Théâtre : « Nora, Nora, Nora ! De l’influence des épouses sur les chefs-d’œuvre », d’Elsa Granat au Théâtre de la tempête, à Paris.

Légitime impatience.
« Nora, Nora, Nora ! De l’influence des épouses sur les chefs-d’œuvre, d’après Une maison de poupée d’Henrik Ibsen », d’Elsa Granat, est une pièce qui marque. Et réjouit. Apparemment, cela part dans tous les sens avec un rôle, celui de Nora, qui est interprété par une multitude de comédiennes. Pourtant, il n’en est rien et la pièce est très structurée, notamment grâce à son rythme et aux changements de décor (à vue tout en jouant).
Dire que l’entrée en matière est déroutante est un euphémisme : sur une scène blanche, des peintres en tenue blanche peignent en blanc un personnage. Mais la clé est rapidement donnée à la faveur d’un premier rebondissement et l’on s’engage avec plaisir dans les méandres de la création selon Ibsen analysé par Elsa Granat.
Sur scène se croisent les personnages d’Une maison de poupée, le couple Ibsen et la femme qui inspira le rôle de Nora. Sans confusion néanmoins. Tout ce monde s’interpelle, se confronte parfois, crie éventuellement, vit sous nos yeux.
Pour la thématique, au lieu d’être dans Ce qui arriva après que Nora eut quitté son mari ou les soutiens des sociétés (1977), on explore la difficulté pour l’écrivain de se placer d’un point de vue féminin – qu’il perçoit comme légitime au point de vouloir écrire sa pièce – au milieu d’un conditionnement opposé, comment ce conditionnement fait penser à un mari qu’il aime sa femme alors qu’il lui préfère sa réputation, comment les yeux dessillés des femmes les amènent à vouloir changer l’état des choses. Tous les personnages sont aussi pleins de dynamisme que crédibles, on est embarqué et on se laisse faire avec délice.
Pierre FRANÇOIS
« Nora, Nora, Nora ! De l’influence des épouses sur les chefs-d’œuvre », d’après Une maison de poupée d’Henrik Ibsen. texte et mise en scène : Elsa Granat. Dramaturgie : Laure Grisinger. Assistanat à la mise en scène : Zelda Bourquin. Scénographie : Suzanne Barbaud. Lumières : Vera Martins. Son : Mathieu Barché.
Avec une double distribution.
Les 5, 6, 7, 8, 9, 10, 15, 16, 17, 22, 23, 24, 30 et 31 mars :
Juliette Launay (Nora, Camilla), Niels Herzhaft (Ibsen, Torvald), Anna Lonvgvixay (Tamar, Linde), Clément-Amadou Sall (Bob, ex machina, Viktor), Clémence Pillaud (Emy, Suzanna, Nora), Juliette Smadja (Laura, Nora), Victor Hugo Dos Santos Pereira (Krogstad, Ingmar, El Tifoso) et enfin Gisèle Antheaume et Victoria Chabran, actrices amatrices.
Les 1, 2, 3, 12, 13, 14, 19, 20, 21, 26, 27, 28, 29 mars :
Hélène Clech (Nora, Camilla), Antoine Chicaud (Ibsen, Torvald), Lucile Roche (Tamar, Linde), Luc Roca (Bob, ex machina, Viktor), Maëlys Certenais (Emy, Suzanna, Nora), Chloé Hollandre (Laura, Nora), Victor Hugo Dos Santos Pereira (Krogstad, Ingmar, El Tifoso) et enfin Gisèle Antheaume et Victoria Chabran, actrices amatrices.
Du mardi au samedi à 20 h 30, dimanche à 16 h 30 jusqu’au 31 mars au théâtre de La Tempête, Salle Copi, Cartoucherie, route du champ de manoeuvre, 75012 Paris. Tél. 01 43 28 36 36, https://la-tempete.fr/saison/2023-2024/spectacles/nora-nora-nora-de-l-influence-des-epouses-sur-les-chefs-d-oeuvre-713

Photo : Christophe Raynaud de Lage.

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