Cynisme dramatique.
« Les Méritants » est une fable. Cruelle, comme le genre l’exige. Et dans laquelle on ne se marie pas à la fin. Au contraire, parmi ce qui survit au moment de reconstruire le monde, car une forme d’apocalypse a anéanti l’ancien, l’on trouve l’esprit d’exploitation d’autrui. Y compris derrière le masque de l’organisation collective.
Toute la langue de bois de ceux qui prétendent que la position sociale se conquiert en fonction des mérites individuels est là. Toutes les attitudes qui révèlent le contraire aussi.
Le jeu – nous sommes au théâtre, ne l’oublions pas – est exceptionnel de vérité. La scénographie est particulièrement signifiante. La mise en scène sait surprendre, non seulement par son rythme, mais aussi par l’exaltation d’un texte intelligent. Tout habitué que l’on est – car le public de la Cartoucherie est exigeant – des spectacles, on croit complètement et aux personnages, et aux situations, et à leurs évolutions.
Pierre FRANÇOIS
« Les Méritants », de et mis en scène par Julien Guyomard. Avec Xavier Berlioz, Julien Cigana, Sol Espeche, Magaly Godenaire, Damien Houssier, Renaud Triffault, Élodie Vom Hofe. Collaboration dramaturgique : Damien Houssier, Élodie Vom Hofe. Scénographie : Camille Riquier. Lumière : Alexandre Dujardin. Son : Thomas Watteau. Costumes : Benjamin Moreau. Du mardi au samedi à 20 h 30, dimanche à 16 h 30 jusqu’au 22 octobre à La Tempête, Cartoucherie, route du champ de manœuvre, 75012 Paris, tél. 01 43 28 36 36, https://www.la-tempete.fr/saison/2023-2024/spectacles/les-meritants-705