Théâtre : « Le Cid » de Corneille au Théâtre Michel à Paris.

L'assassin de papa
« Le Cid » reste une tragi-comédie, même si Corneille, devant les critiques, en gomma partiellement la drôlerie dans sa version de 1648. La troupe du Grenier de Babouchka lui restitue cette dimension. Un roi bouffon aux bégaiements hilarants, une infante ayant une conscience aiguë de son rang, des parents moins sages que leurs enfants, une Chimène rendue ridicule par son entêtement, un Rodrigue qui renouvelle la tirade de la bataille, une musique qui contribue à la drôlerie générale, voilà quelques-unes des facettes de ce « Cid » particulier.
La surprise est agréable : on redécouvre sous un jour nouveau un texte que l'on croyait gravé dans la cire, à l'accent tonique près. Et on se rend compte que les comédiens n'ont fait que le servir, avec bonne humeur, certes, mais pourquoi pas puisque Corneille lui-même y avait pensé. Les œillades, signes de la main ou du pied sont là pour rendre cette dimension avec talent. On y retournerait presque et on n'y perdrait rien puisque certains rôles sont joués en alternance…
Pierre FRANÇOIS
« Le Cid », de Corneille, adapté par Jean-Philippe Daguerre. Avec : Stéphane Dauch, Johann Dionnet, Manon Gilbert, Kamel Isker, Maïlis Jeunesse ou Mona Thanael, Didier Lafaye, Charlotte Matzneff, Christophe Mie, Sophie Raynaud, Yves Roux, Petr Ruzicka, Antonio Matias. Jusqu'au 22 mai en alternance avec les autres pièces de la troupe du Grenier de Babouchka au Théâtre Michel, 38, rue des Mathurins, 75008 Paris, tél. : 01 42 65 35 02, métro Havre-Caumartin, http://www.theatre-michel.fr/Spectacles/le-cid/

Photo : Pierre François.

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