Musical comique
« Do ré mi fashion » fait peur durant les trois premières minutes – on croit assister à un récital plus qu'à une interprétation – mais la bascule est rapide et définitive dès le premier pot-pourri. Il y en aura un autre un peu plus tard, tout aussi réussi pour la bonne raison que ces trois comédiennes ne se contentent pas d'enchaîner les airs, au surplus elles mettent systématiquement les paroles d'autres sur des mélodies facilement reconnaissables (par exemple « Les Fesses » des Frères Jacques sur l'air de Carmen) : le résultat comique est garanti. De même que pour les pastiches de musiques contemporaines, chinoises, espagnoles…
La mise en scène sait exister tout en se faisant oublier : alors que le plateau est encombrée de costumes en tous genres – le thème est celui d'un magasin qui ferme – et qui servent d'accessoires pendant les chants, on se rend soudain compte qu'on ne les a pas vu disparaître.
Si ce délire continuel reste clairement musical, il n'empêche qu'il comporte une partie de jeu (sauf la réserve concernant le tout début) suffisante pour que l'on croie aux différents personnages (y compris aux absents dont l'histoire est rapportée). C'est une excellente récréation à la valeur culturelle certaine.
Pierre FRANÇOIS
« Do ré mi fashion, la revue des invendus », de Marion Lépine. Avec Marion Lépine, Aurore Bouston, Isabelle Fleur. Mise en scène : Hervé Devolder. Lundi et mardi à 21 h 30 jusqu'au 29 mars au Théâtre Essaion, 6, rue Pierre au lard, 75004 Paris, tél. : 01 42 78 46 42, www.doremifashion.fr
Photo Pierre François.