Théâtre : « Rossignol à la langue pourrie, récits d’amour et de misère en langue populaire », poèmes de Jehan Rictus à l’Essaïon, à Paris.

La force du ravissement !
« Rossignol à la langue pourrie, récits d’amour et de misère en langue populaire », est un spectacle – et non pas un récital – rassemblant six poèmes de Jehan Rictus*. La mise en scène évite le double écueil de l’exotisme et du misérabilisme. Autant dire que l’on est captivé par un jeu, une musique, des lumières et une chorégraphie qui vont tous dans le même sens, celui d’un réalisme cru et néanmoins délicat dans son expression, qui sauve ainsi la dignité des personnages. Le chemin d’interprétation emprunté ici est, toutes choses égales par ailleurs, comparable à celui pris depuis longtemps par Salgado en matière de photographie.
La demande, la tension, la dignité, la souffrance, la dépendance, tout est déjà là dans le jeu muet qui introduit le spectacle. Le reste suit, sans accroc, sans jamais lâcher le spectateur. La musique, actuelle, ce qui évite de tomber dans la caricature datée, est à l’aune du reste. On est conquis.
Pierre FRANÇOIS
« Rossignol à la langue pourrie, récits d’amour et de misère en langue populaire », poèmes de Jehan Rictus. Avec Agathe Quelquejay. Mise en scène : Guy-Pierre Couleau. Lumières : Laurent Schneegans et Delphine Capossela. Dimanche à 18 heures et lundi à 19 h 15 à l’Essaïon Théâtre, à Paris. 6, rue Pierre au lard (à l’angle du 24 rue du Renard) 75004 Paris. Métro Châtelet, Hôtel de Ville, Rambuteau. Bus arrêt Georges Pompidou. Réservation : 01 42 78 46 42 ou essaionreservations@gmail.com. https://www.essaion-theatre.com/spectacle/1040_rossignol-a-la-langue-pourrie.html.

Photo : Laurent Schneegans.

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