Original.
« Dom Juan », au Ranelagh par la troupe du grenier de Babouchka, bénéficie d'une interprétation originale. En effet, la musique, les chorégraphies (nombreuses), le décor et les costumes renvoient tous explicitement au domaine du cirque. Mais l'originalité principale est ailleurs. Ici, le personnage central est Sganarelle, Dom Juan étant le jouet de ses propres passions comme des autres ; il n'est par contre jamais maître du jeu. Cela donne un personnage quelques peu falot, un perdant, la gagnante finale étant Donã Elvire dans la mesure où le rôle du Commandeur est largement modifié.
Les personnages utilisent souvent la salle dans le cadre de la mise en scène et on note que les instrumentistes sont aussi bons comédiens que musiciens. Bref, on a là une lecture particulièrement intéressante de la pièce de Molière, même si parfois on s'interroge sur la pertinence de tel ou tel choix.
Pierre FRANÇOIS
« Dom Juan », de Molière. Avec Simon Larvaron, Teddy Melis, Vanessa Cailhol, Grégoire Bourbier, Nathalie Kanoui, Charlotte Ruby (violoncelle et chant), Tonio Matias (accordéon et cajon), André-Marie Mazure (trompette et cajon). Du mercredi au samedi à 20 h 30, dimanche à 17 heures jusqu'au 14 juillet ; mercredi, vendredi et dimanche surtitré en anglais au Théâtre du Ranelagh, 5, rue des vignes, 75016 Paris, métro La Muette ou Passy, RER Boulainvilliers ou Kennedy-Radio France, tél. 01 42 88 64 44, www.theatre-ranelagh.com.
Photo : Pierre François.