Quelque part quelqu’un.
« Cet air infini » est une pièce traitée à la façon de Beckett. Peu importe de savoir où et quand se situe exactement l’action. Il y a la rencontre – ou tentative vaine de rencontre – entre un homme et une femme. Il y a deux trajectoires, ou plutôt un élan et un immobilisme. Il y a un texte ciselé, qui veut se rapprocher des mythes anciens. Le jeu distancié est évidemment voulu, il met en valeur les désirs et refus de contact. Sont-ce deux personnages ou deux mondes qui s’affrontent ? Au spectateur de le dire. À lui encore de définir si cet homme à l’avenir en construction rencontre plusieurs femmes ou les quatre facettes de la même. Là n’est pas la question. Qui est finalement posée à notre intime : et toi, qui es-tu ? Que cherches-tu ?
Pierre FRANÇOIS
« Cet air infini », de Lluïsa Cunillé ; traduction : Laurent Gallardo. Avec Marie Micla et Jean-Noël Dahan. Mise en scène : Jean-Noël Dahan. Lumière : Marc Delamézière. Son : Jean-Marc Istria.
Du jeudi au samedi à 21 h, samedi et dimanche à 16 h 30 jusqu’au 30 mars au Théâtre de l’épée de bois, Cartoucherie, route du champ de manœuvre, 75012 Paris. Métro Château de Vincennes puis bus 112, arrêt « Cartoucherie »; Tél. : 01 48 08 39 74. https://www.epeedebois.com/un-spectacle/cet-air-infini/