Théâtre : (interview) « Parlons, il est temps », de Philippe Aractingi au théâtre Essaïon, à Paris.

Succès importé.
« Mais je suis en train de vous raconter la pièce ! » finit par dire cette voix chaude et chantante à l’autre bout du fil. C’est un peu fatal dans la mesure où Philippe Aractingi a d’emblée précisé qu’il refuse de parler de politique. Jamais frontalement. Il raconte juste les souvenirs d’un enfant puis d’un adolescent qui a été élevé dans un pays auquel les habitants eux-mêmes ne comprennent plus rien : « Si vous avez compris le Liban, c’est qu’on vous l’a mal expliqué », énonce une phrase bien connue sur place.
Et celui qui est d’abord cinéaste – il a réalisé quatre longs métrages et dix fois plus de documentaires, certaines de ses œuvres ayant reçu des prix : huit pour « Bosta », vingt-trois pour « Sous les bombes », trois pour « Listen » – sait que pour intéresser un spectateur, un scénario doit être personnalisé, humanisé, et que c’est ainsi qu’on le rejoint.
Cela se produit aussi pour cette pièce*. Car, à travers ce qu’il en dit (mais que l’on ne dévoilera pas ici), on peut dresser des parallèles, par exemple avec la façon dont certaines de nos régions sauvent leur culture face à une administration jacobine. Non, le « Middle East » n’est pas le « Moyen-Orient », mais bien le « Proche-Orient », proche, très proche de nous.
Pierre FRANÇOIS
« Parlons, il est temps », de et avec Philippe Aractingi. Mise en scène : Lina Abyad. Le mardi à 19 heures jusqu’au 29 octobre au théâtre Essaïon à Paris. 6, rue Pierre au lard (à l’angle du 24 rue du Renard) 75004 Paris. Métro Châtelet, Hôtel de Ville, Rambuteau. Bus arrêt Georges Pompidou. Réservation : 01 42 78 46 42 ou essaionreservations@gmail.com. https://www.essaion-theatre.com/spectacle/1083_parlons-il-est-temps.html

Photo : Imad-El-Khoury.