Chez les critiques dramatiques, une collègue versifie pendant les spectacles : Béatrice Chaland. Elle a la bonté de nous fournir régulièrement les poèmes publiés sur son site : https://bclerideaurouge.wordpress.com. Paraissent ici les spectacles qu’elle a notés au moins 3 / 5, surtout pendant les festivals d’Avignon, histoire de nous faire oublier que nous en sommes privés cet été.
Une représentation qui laisse sans voix.
Comment trouver les mots pour parler de ce poids
Étouffant bouche et poitrine sans aucun choix.
Témoignage bouleversant, qui jette un froid,
Réfléchit aux comportements sans foi ni loi.
A «L’Artéphile»,
Les maux s’enfilent
Et déchirent la vie
En force et à tous prix.
Une interprétation d’une simplicité
Désarmante, si criante de vérité,
Qu’à ses lèvres on est suspendus, dans le récit
De cette conférence aux termes si précis.
Quand un faux diagnostic aggrave un traumatisme,
La vie n’est que secousses d’un profond séisme
Qui enferme dans un insondable mutisme.
Pour s’en sortir, il faut identifier les failles.
Est-ce possible quand, dans l’enfer, tout déraille ?
Pour tenter de survivre aux sévices subis,
Ce fut une vingtaine d’années de déni.
«Devenir fou», était la seule solution,
«Face à l’absurdité de la situation».
C’est encore l’enfant innocent qu’on punit :
«Lourde peine pour un crime», sur lui, commis.
Un texte percutant, qu’il est indispensable
De découvrir ; on se sent alors responsable
Du sens que l’on veut donner à son existence.
Brillante analyse qui sert de référence.
Vingt novembre au sept décembre, à «Paris-Villette»,
Venez recevoir en plein cœur et dans la tête
L’écriture chargée de lourdes gouttelettes
Pénétrant le corps comme armée de baïonnettes.
Tir incisif avec précision d’arbalète
Qui décoche des flèches sans bavure et nettes.
«La magie» d’une reconstruction «lente», en fait.
Une psychanalyse qui se hausse au faîte
D’une arborescence échevelée et parfaite.
Béatrice Chaland / b.c.lerideaurouge
https://bclerideaurouge.wordpress.com
De Denis Lachaud. Mise en scène Pierre Notte. Interprétation Benoît Giros. Par la «Compagnie L’Idée du Nord». (Avignon, 10-07-2019, 19h20).