Théâtre : le festival des écoles du théâtre public à l’Aquarium, à Paris.

« Rip up & start again » est un spectacle qui organise le carambolage chorégraphique, musical et dramatique entre les artistes post-punk (Arianna Camilli, Ian Curtis, Lydia Lunch…) et la jeune génération actuelle. Il est réussi. Ça joue et ça danse partout à la fois dans ce que Jérôme Bosch est au chaos. Les projections sont fréquentes, mais sans monopoliser l’attention. Le rythme est soutenu, les transitions sont fluides, la longueur du spectacle (plus de deux heures, quand même…) n’est que  rarement perceptible. Il y a une grande inventivité dans les lumières, qui contribue avec bonheur à entretenir l’atmosphère générale. Aucun des quinze élèves de « La Manufacture » de Lausanne ne prend la vedette dans la mesure où on est face à un travail délibérément collectif qui s’apparente régulièrement à un ballet.
De ce bouillonnement à la violence bien dosée s’échappent régulièrement des questions existentielles, et c’est là que l’esprit de l’époque rejoint les interrogations et rébellions d’aujourd’hui. Lesquelles prennent parfois la foi à témoin. Par exemple, un des comédiens cite Apocalypse, chapitre 3, verset 16 et une de ses partenaires, danseuse admirable, explique que « le diable est un bon danseur, sinon personne ne le suivrait sur la piste de danse ».
Ce spectacle est une claque, mais furieusement talentueuse et qui provoque l’envie de se retrousser les manches pour, une fois de plus, tenter de changer un monde qui court à sa perte.
Pierre FRANÇOIS
« Rip up & start again ». Avec Coline Bardin, Davide Brancato, Estelle Bridet, Arianna Camilli, Azelyne Cartigny, Guillaume Ceppi, Anastasia Fraysse, Aurélien Gschwind, Mathilde Invernon, Agathe Lecomte, Antonin Noël, Martin Reinartz, Elsa Thebault, Gwenaelle Vaudin, Adèle Viéville. Assistant : Jonas Lambelet. Vidéo : Simona Gallo. Son : Enrico Casagrande, Micäel Vuataz et Ian Lecoultre. Lumières : Simona Gallo et Daniela Nicolò. Technique : Ian Lecoultre,  Simona Gallo et Ludovic Fracheboud. Costumes (nombreux) : Doria Gómez Rosay. Mise en scène et dramaturgie : Enrico Casagrande et Daniela Nicolò – Cie Motus.

Photo : Pierre Francois.

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