Condensé.
« Roméo et Juliette », adapté de Shakespeare au Lucernaire se joue en une heure et quart : autant dire qu'il n'en reste plus que l'essentiel, l'histoire d'amour fatale entre deux jeunes. Pour ceux qui ne connaissent pas l’œuvre, ce peut être une bonne introduction, à la façon d'un résumé saisissant. Les autres ont l'impression – c'est à la fois la force et la faiblesse de la pièce – de dévaler une piste de bobsleigh sans accès au frein. On est chahuté entre les scènes saucissonnées et les changements de registre de vocabulaire, du coup on passe plus de temps à essayer de se raccrocher à quelque chose qu'à profiter du spectacle.
C'est pourquoi il est si important de le recommander aux jeunes générations qui non seulement vivent à 300 à l'heure mais en outre découvrent avec plaisir une histoire qui parle à leur âge. Certes, à ce propos, les comédiens n'ont pas tout à fait celui de leur héros, mais qu'importe, on croit à l'histoire. Et pour ce qui concerne les personnages, c'est sans conteste celui de la nourrice qui a le plus d'épaisseur. Logique : elle est à l'âge où on a déjà tout vu et tout vécu…
Pierre FRANÇOIS
« Roméo et Juliette », d'après Shakespeare. Adaptation et mise en scène : Manon Montel. Avec Xavier Berlioz, Jean-Baptiste des Boscs, Claire Faurot, Manon Montel, Léo Paget, Thomas Willaime. Du mardi au samedi à 20 heures, dimanche à 17 heures jusqu’au 1er juin au Lucernaire, 53, rue Notre-Dame des champs, 75006 Paris, tél. 01 45 44 57 34, www.lucernaire.fr