Théâtre : « La Lettre à Helga », de Bergsveinn Birgisson au théâtre de l’Epée de bois, Cartoucherie, à Paris.

Amour du terroir.
La Lettre à Helga » est certes un monologue, mais qui ressemble furieusement à un dialogue. C’est aussi un récit, mais qui est joué de façon très juste. Elle – ou plutôt son auteur présent sur scène – nous emmène ailleurs, dans les méandres des réminiscences amoureuses, du baiser littéraire, de la confession aussi. Sans culpabilité ni repentir, mais avec douleur. C’est que cet homme, séduit puis amoureux définitif, est plus inséparable encore de son terroir que de son aimée. Fruste par les manières et dans son expression, il fait néanmoins preuve d’une réelle délicatesse, cherchant toujours à dire les choses le plus exactement et le plus amoureusement possible.
On croit au jeu du comédien dès la première seconde. On le suit dans ses interrogations, ses justifications, ses doutes tant ils pourraient être ceux de n’importe quelle personne loyale avec elle-même. Les lumières sont habilement travaillées à contre. La musique participe à l’ambiance rugueuse du spectacle. On est pris par la narration alors pourtant que les rebondissements n’ont rien de spectaculaire (on est dans une histoire d’amour qui se déroule, pas dans un récit épique). Le jeu du comédien reflète bien l’introspection : il regarde peu le public. Pourtant, sa présence est manifeste, c’est bien un être de chair et non une pensée ou une méditation qui est devant nous.
Pierre FRANÇOIS
« La Lettre à Helga », de Bergsveinn Birgisson ; trad. Catherine Eyjólfsson – Editions Zulma. Mise en scène de Claude Bonin assisté de Bénédicte Jacquard. Avec : Roland Depauw. Musique : Nicolas Perrin. Vidéo : Valéry Faidherbe. Scénographie : Cynthia Lhopitallier. Lumières : Vincent Houard. Décor : Alain Mériaux. Maquettisme : Vaderetro Studio.
Du lundi au vendredi à 20 h 30, samedi à 16 heures et 20 h 30 jusqu’au 22 décembre au Théâtre de l’épée de bois, Cartoucherie, route du champ de manœuvre, 75012 Paris, tél. 01 48 08 39 74, https://www.epeedebois.com/

Photo : Pierre Francois.

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