Énergie intérieure.
Quel rapport entre Camille Claudel, Marilyn Monroe, Marina Tsvetaïeva, Emily Dickinson et Frida Kahlo ? Elles sont toutes des femmes artistes, ont toutes écrit et ont toutes connu l’enfermement, contraint ou choisi, de l’internement à l’exil.
« Nyx – Récital (I) » les fait revivre sous nos yeux, avec toute la sincérité qui caractérisait un courrier privé. À deux voix, la musicale et l’organique. Au début, seuls les sons dialoguent. C’est logique : Camille Claudel, même si elle a muni son fleuret-plume d’une mouche, touche dans le mille, c’est dire la distance qui s’est installée entre le frère et la sœur !
Puis, spécialement par le jeu d’une gestuelle remarquable – la comédienne est vissée devant son micro, mais les mains et les expressions parlent presque autant que le ton et le texte – le duo se forme avec le musicien, dont le travail répond parfaitement à l’émotion dégagée par le jeu de sa partenaire. Laquelle offre une voix et un comportement particuliers à chacune des femmes interprétées. On est scotché, tant par l’interprétation que par l’énergie de ces artistes qui ont su exister dans un monde qui voulait les effacer.
Pierre FRANÇOIS
« Nyx – Récital (I) », lettres de Camille Claudel, Marilyn Monroe, Marina Tsvetaïeva, Emily Dickinson, Frida Kahlo adaptées et mises en scène par Clément Séclin. Avec Ophélie Lehmann (jeu) et Clément Séclin (musique) du samedi au dimanche à 21 h 30 jusqu’au 26 février au Théâtre des déchargeurs, 3, rue des déchargeurs, 75001 Paris, tél. : 01 42 36 00 50. Métro Châtelet, sortie rue de Rivoli numéros pairs ou Bertin Poirée ; RER Châtelet-les-Halles, sortie Porte Berger. https://www.lesdechargeurs.fr/spectacles/nyx/
Photo : Pierre François.