Théâtre : «Les Soliloques du Pauvre».

Chez les critiques dramatiques, une collègue versifie pendant les spectacles : Béatrice Chaland. Elle a la bonté de nous fournir régulièrement les poèmes publiés sur son site : https://bclerideaurouge.wordpress.com. Paraissent ici les spectacles qu’elle a notés au moins 3 / 5, surtout pendant les festivals d’Avignon, histoire de nous faire oublier que nous en sommes privés cet été.

Jehan Rictus «pousse sa plainte» qui transperce.
«Sans les pauvres, ça pourrait ruiner le commerce».
Il n’a qu’un lit et une pauvre couverture
Pour coucher et abriter sa littérature.

Des pores de sa peau,
Transpirent ses pensées
Sur tous les ténébreux
Qui ont le ventre creux.
Propos crus et sensés
Contre les insensés
Noircissant le tableau.

Les mots, au franc-parler très bien interprété,
Toute la détresse, aux «Carmes», vont rameuter.
Une poésie qui «se cogne à ses baisers»
Imagine l’amour qui pourrait l’embraser.

Des textes qui mettent à poil la belle écriture
Parée du seul accordéon, sans fioritures.
Pour logis, la neige et le ciel sous les étoiles,
Les chemins qui lui servent de châle et dévoilent
Ses réflexions de douleur griffées sur la toile.

Avec pour unique horizon
Les toits des autres et leurs maisons.
«Faites-nous comme aux hirondelles»,
«Donnez-nous du pain et des ailes».

«Du malheur à tous les étages»
Des purotins qu’ont pas de gages.
La vie, comme du fil de fer,
Leur étreint le cœur et l’enserre.

Il tète le lait de la vie
Qui, entre les dents, lui jaillit.
C’est un poète universel
Qui, partout, met son grain de sel.

Béatrice Chaland / b.c.lerideaurouge
https://bclerideaurouge.wordpress.com

De Jehan Rictus. Mise en scène Michel Bruzat. Interprétation Pierre-Yves Le Louarn. Accordéon Sébastien Debard. Par le «Théâtre de la Passerelle». (Avignon, 07-07-2019, 13h10).

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