Théâtre : « Dans la peau de Don Quichotte », adapté par La Cordonnerie, en tournée.

Merveilleuse innocence.
« Dans la peau de Don Quichotte » est le nouveau spectacle de la compagnie de la cordonnerie. Pour ceux qui ont eu la chance de voir « Hansel et Gretel » le dispositif scénique est le même, mais  avec plus d'action sur le plateau de la part des comédiens. Comme auparavant, un film muet en couleur est projeté sur le fond de scène et des appareillages divers permettent aux acteurs et musiciens de synchroniser parfaitement les dialogues et bruitages qu'ils émettent. Sans oublier la musique, qui tient ici une grande place. S'il fallait définir ce spectacle en  une phrase, on pourrait dire qu'il est marqué par un humour tendre. Car s'il est d'abord une performance technique – qui d'autre est capable de synchroniser aussi parfaitement image et son pendant une heure quarante en changeant régulièrement et de ton et de rythme dans la voix ? – il est surtout un travail de jeu et d'interprétation, une mise en espace étudiée dans ses moindres détails (par exemple faire arriver les accessoires un par un sur un petit chariot qui traverse toute la scène). Ils réussissent par ailleurs à rendre palpitante une histoire connue grâce à une dose d'imprévu et de suspense poétique. De sorte que la progression de l'histoire qu'ils racontent reste inattendue. Comment le bibliothécaire d'une petite ville du Nord de la France peut-il devenir Don Quichotte ? Par quoi sont remplacés les moulins, avec un clin d’œil aux films futuristes ? On laisse au futur spectateur la surprise de s'en ébaudir.
Tous les Don Quichotte, qu'ils soient enfants rêvant de merveilleux et d'héroïsme ou adultes nostalgiques d'un paradis à retrouver s'identifient à ce héros qui est l'innocence même. Cette pièce est certes différente du précédent ciné-spectacle, mais tout aussi bonne, pour notre bonheur.

Les bruitages


Les comédiens expliquent qu'ils ne cherchent pas à imiter exactement, mais à évoquer les sons. Ils le font si bien que, pris par la mise en scène, le spectateur croit réellement entendre le bruit d'un TGV passant à toute vitesse, d'un crayon frappant un bureau, d'un vélo, du pas d'un cheval…
Par ailleurs, ils tiennent à pratiquer le détournement manifeste, l'objet servant à produire le son doit idéalement avoir déjà vécu en plus de pouvoir être mis en valeur pour bien manifester le détournement.

Pierre FRANÇOIS
« Dans la peau de Don Quichotte », d'après Cervantès. Avec Samuel Hercule,Timothée Jolly, Mathieu Ogier, Philippe Vincenot, Métilde Weyergans. Musisque originale :Timothée Jolly, Mathieu Ogier. Jusqu'au 10 février au Nouveau théâtre de Montreuil ; les 27 et 28 au Théâtre de Villefranche sur Saône ; les 7 et 8 mars au Granit, scène nationale de Belfort ; 13 et 14 aux 2 scènes, scène nationale de Besançon ; du 4 au 6 avril à la Comédie de Caen, centre dramatique national de Normandie ; 10 et 11 à la Maison de la culture de Bourges, scène nationale – centre de création ; du 4 au 6 mai au théâtre Am stram gram de Genève (Suisse) ; du 15 au 19 mai au Théâtre de la Croix-rousse à Lyon ; le 25 à L'Apostrophe, scène nationale Cergy-Pontoise et Val d'Oise – théâtre de Jouy le Moutier ; du 1er au 9 juin au théâtre de la Ville – théâtre des abbesses à Paris.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *