Une répétition de « Black Legends », six mois avant la première aux Folies bergères, inspire un commentaire net de la part d’une personne qui enseigne le chant aux comédiens : « J’en suis sur le c…, ils sont partis pour une tournée de huit ans tellement c’est bon ! ».
Il est vrai que c’est tout le spectacle qui est réussi. Les chants s’intègrent dans une mise en scène qui raconte une histoire grave, celle de la ségrégation des noirs aux États-Unis, mais sans en faire trop. Les danses sont parfaitement synchronisées, avec toujours un petit décalage qui évite à l’œil de s’ennuyer face à une symétrie qui aurait été respectée trop à la lettre.
Les trente artistes, chanteurs comme danseurs, offrent au gré de cet inventaire chronologique le meilleur des standards de gospel, blues, jazz, rock’n’roll, motown, soul, disco, funk, hip hop, r&b… On ne voit pas le temps passer. L’air qui suit la scène du Klu Klux Klan est particulièrement émouvant. Certes, la seconde partie, consacrée à l’histoire musicale plus récente, à partir du disco, est plus rude à entendre (et mieux vaut de toute façon ne pas être trop près pour pouvoir voir et entendre confortablement), mais ce n’est pas une surprise dans la mesure où les airs contemporains sont moins mélodieux.
Pierre FRANÇOIS
« Black Legends », de et mis en scène par Valéry Rodriguez. Chorégraphes : Thierry Picaut, Christine Rotsen, Dominike Thioune. Direction musicale : Christophe Jambois. Direction vocale : Jan Stumke. Lumières : Jacques Rouveyrollis. Scénographie : Eric Checco. Costumes : Sami Bedioui, Sabrina Gomis Vallee. Du 19 mars au 5 avril du jeudi au samedi à 20 heures, matinées le samedi à 16 heures et le dimanche à 17 heures aux Folies bergères, 32, rue Richer, 75009 Paris, tél. : 0892 68 16 50. Places de 95 à 42 €.
Tournée : le 8 novembre à Aulnay-sous-bois, le 15 au Vésinet, le 22 à Franconville, le 29 à Maisons-Alfort, le 12 décembre à Charenton, le 8 janvier à Saint-Cloud, le 30 à Saint-Maur-des-fossés, le 7 février à Villeneuve-Saint-Georges, le 12 mai à Boulogne-Billancourt, le 21 mai à Poissy.
Photo : Marie B. Seillant.
