Théâtre : « François Rabelais », de Philippe Sabre et Jean-Pierre Andréani au Théâtre Essaïon, à Paris.

Rabelaisien, mais pas seulement.
« François Rabelais » est un spectacle plein d’humour, un cours d’histoire, une performance d’acteur de la part du second rôle, une gourmandise linguistique et une incarnation aussi crédible qu’inattendue du rôle-titre. Rien que cela !
Celui que l’on présente comme un auteur dont le nom a inspiré un qualificatif – ce qui n’est qu’un juste retour des choses envers l’inventeur de mots qu’il fut – était bien plus que cela.
Notamment un homme qui vécut dans la tribulation perpétuelle, en butte qu’il fut à la Sorbonne et aux théologiens.
En voyant la scène avec l’un de ces derniers, l’on pense immédiatement à celle du film « Galilée » qui le montre face à ses accusateurs. Quant à celle en compagnie du cardinal du Bellay, c’est un bijou d’espièglerie complice. Le souci de la mise en scène était de manifester le fait qu’il fut sans cesse en cavale et à la recherche d’un puissant protecteur, et c’est parfaitement ce que l’on ressent.
Si le critère d’une bonne pièce est d’enseigner en même temps que de dérider, celle-là est assurément excellente !
Pierre FRANÇOIS
« François Rabelais », de Philippe Sabre et Jean-Pierre Andréani. Avec Philippe Bertin et Michel Laliberté. Mise en scène : Jean-Pierre Andréani. Jusqu’au 2 avril le jeudi à 19 h 15 au Théâtre Essaïon, 6, rue Pierre au lard, 75004 Paris, métro Hôtel-de-ville, Rambuteau, Châtelet, tél. 01 42 78 46 42, www.essaion.com

Photo : Pierre François.