Si actuel !
Une thématique : qu’est-ce que la patrie ? Un filigrane : l’idéalisme sans espoir est le fruit d’une vie sans Dieu. Un thème secondaire : le mépris dont les juifs sont l’objet. Telles sont les trois dimensions qui animent « le Pain dur » joué aux Déchargeurs.
La seule remarque négative que l’on peut y faire est un léger surjeu du personnage du père lors de son entrée en scène, durant à peine trois minutes. Pour le reste, le plaisir de l’écoute d’une belle langue est doublé par celui de croire totalement aux personnages. L’on a vraiment l’impression d’assister en direct à l’affrontement de ces consciences tourmentées.
Le rythme tranquille parvient à provoquer une attention continue dans la mesure où les rebondissements se succèdent. De ce fait, l’on ne voit pas le temps passer et l’on repart avec bien du grain à moudre tant les propos tenus restent actuels…
Pierre FRANÇOIS
« Le Pain dur », de Paul Claudel. Avec : Marilou Aussiloux, Etienne Galharague, Daniel Martin, Sarah Jeanne Sauvegrain. Mise en scène, décor et costumes : Salomé Broussky. Du mercredi au samedi à 21 heures jusqu’au 26 février au Théâtre des déchargeurs, 3, rue des déchargeurs, 75001 Paris, métro Châtelet, sortie 11 (rue de Rivoli), 12 (rue Bertin Poirée) ou 14 (Saint-Denis), RER A Chatelet-Les Halles. Tél. : 01 42 36 00 50, https://www.lesdechargeurs.fr/spectacles/le-pain-dur/
Photo : Christophe Raynaud de Lage.