Innocence.
Quand on lit les premiers textes du recueil « Nouvelles fantasmafictioniriques », on se dit que, tiens, Patrice Obert s’attaque au genre érotique. Et que c’est plutôt réussi dans la mesure où il parvient à garder la bonne distance entre le descriptif et l’allusif, passant régulièrement de l’un à l’autre en douceur.
Quand est-on dans le fantastique, on le perçoit à peu près. Quand est-on dans l’onirique, nul ne le sait… Et lorsqu’il choisit de nous emmener dans des épisodes parfaitement réalistes, c’est toujours loin de toute connotation sensuelle. On passe alors dans le registre de la tendresse, de la simplicité des émotions et des pudeurs.
Il y a pourtant une profonde unité entre toutes ces nouvelles sans lien explicite entre elles. Car on sent chez l’auteur une obsession de l’innocence, du combat entre les pesanteurs de la vie et la grâce qu’il y a à en profiter lors de moments de pureté absolue. Que l’on se trouve dans un contexte érotique ou non, que l’auteur s’exprime à la première personne ou nomme le héros de son épisode, on sent tout au long de ce livre sensible comme un filigrane presque invisible, un désir d’absolu au-delà de toute connotation sociale, morale ou culturelle.
Il y a là une fraîcheur bienfaisante, même si parfois certains épisodes décrivent si bien les aléas de la vie qu’ils réveillent en nous des souvenirs et sentiments douloureux.
Pierre FRANÇOIS
« Nouvelles fantasmafictioniriques », de Patrice Obert aux Éditions La Lampe de Chevet, 2019, 126 pages, 15 €, ISBN 978-2-918951-73-5, http://lalampedechevet.free.fr/Editions/Catalogue.htmouvelles
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