Sans surprise.
« L’Écran de Max » est une pièce didactique, mais on aurait tort de s’en étonner, s’agissant d’un programme à destination des collégiens. La pièce n’est en effet que la partie la plus visible d’un travail qui comporte en amont des débats, la projection d’un court-métrage, des questions à choix multiples…
La pièce peut bien entendu être vue seule. On croit immédiatement aux personnages, notamment grâce à un vocabulaire qui est exactement celui qu’on entend chez des adolescents ou de la part de leurs parents.
La gradation dans la dépendance comme son déni sont parfaitement bien montrés. Le rôle du copain plein de bon sens – sorte de Jimini cricket – est joué avec suffisamment de finesse pour qu’on y croie malgré le fait qu’il n’apparaisse que via des projections. Les parents réagissent comme n’importe lesquels. La façon dont le monde virtuel prend inexorablement possession de la conscience de Max est bien menée. On regrette juste une ou deux longueurs.
Les réactions des jeunes présents dans la salle montrent combien l’outil informatique est sacralisé. Comment s’étonner alors du fait qu’une vie réelle soit prêtée à des outils de communication et des logiciels ? Ce fait témoigne également du fait que la pièce touche le public visé et son but.
Pierre FRANÇOIS
« L’Écran de Max », de Cécilia Mazur. Avec Titouan Laporte, Nadège Perrier et Guy Amram. Mise en scène : Tony Harrisson. Lumière : Alice Lacharme. Chorégraphie : Sonia Rugraff. Scénographie : Jean Baptiste. Costume : Marie Aurand. Constructeur : Maïlys Levasseur. Dans le cadre d’un programme pédagogique et artistique de sensibilisation à la cyber-addiction. À partir de 10 ans.
Le mercredi et le samedi à 17 h jusqu’au 15 juin au Studio Hébertot, 78 bis, boulevard des Batignolles, 75017 Paris, tél. 01 42 93 13 04, www.studiohebertot.com.