Théâtre : « White dog » des Anges au plafond au festival Marto.

Nature humaine.
« White dog » – publié la même année en France et aux États-Unis dans les deux langues autochtones –  est, quand on en raconte le résumé, une histoire sordide : un chien recueilli par le couple de Romain Gary avec Jean Seberg se révèle avoir été dressé pour agresser les noirs. On est en 1968 avec d’un côté de l’Atlantique les émeutes après l’assassinat de Martin Luther King et de l’autre la plage sous les pavés. Sous couvert d’une chronique familiale, Romain Gary analyse les mentalités collectives et les racismes réciproques.
Tel est le thème que la déjà célèbre troupe de marionnettiste des « anges au plafond » a choisi de traiter durant le festival Marto (Marionnettes et théâtre d’objet), dont ce sera la dix-huitième édition du 9 au 25 mars prochains*.
La pièce est jouée à l’aide de marionnettes à taille humaine reliée au manipulateur au niveau des chevilles. Les rôles sont tantôt interprétés par les comédiens eux-mêmes, tantôt par les marionnettes auxquelles ils ne prêtent que leurs voix. De ce fait, le spectacle bénéficie d’une vivacité supplémentaire. Il y a en permanence, en parallèle, une narration et son interprétation. L’histoire est contée avec humour dans la mesure où le  recueil de l’animal trouve sa source dans le bon cœur de Jean Seberg, disposition qui l’amène également à militer pour l’obtention des droits civiques par les noirs. Car là est la seconde leçon de cette œuvre de Romain Gary qui en a lui-même parlé comme d’un hommage à la « croisade » de sa femme. On est pris par le spectacle. Ce dernier ne fait pas la leçon, il invite à se rendre compte et laisse le spectateur contempler deux facettes de la nature humaine. Avec toujours autant de talent !
Pierre FRANÇOIS
« White dog », d’après « Chien blanc » de Romain Gary. Avec Brice Berthoud, Arnaud Biscay, Tadié Tuéné et Yvan Bernardet (en alternance avec Jonas Coutancier). Mise en scène : Camille Trouvé assistée de Jonas Coutancier. Adaptation : Brice Berthoud et Camille Trouvé. Du 17 au 21 mars au Théâtre de Malakoff dans le cadre de Marto. Du 17 au 19 avril au Tangram d’Évreux. 
* Le festival se déroule, rappelons le, dans plusieurs lieux : Théâtre des sources de Fontenay-aux-roses, ThéâtreFirminGémier/La Piscine de Chatenay-Malabry, Théâtre Jean Arp de Clamart, Théâtre Victor Hugo de Bagneux, Théâtre de Châtillon, Théâtre 71 de Malakoff, Le Temps des cerises de Issy-les-Moulineaux, Espace culturel Robert Doisneau de Meudon-la-forêt, Université Paris Nanterre de Nanterre. Chacun programme une partie du festival, la « nuit de la marionnette », de 20 heures à 6 heures ayant traditionnellement lieu au Théâtre Jean Arp de Clamart. Renseignements et réservations auprès des différents lieux ou sur  festivalmarto.com

Photo : Pierre Francois.