Musique : Grégory Turpin, chanteur à la biographie originale.

Avec sainte Thérèse.
Quand on interroge Gregory Turpin sur les moments clefs de sa vie, on s’aperçoit vite qu’on retrouve Thérèse de Lisieux à chacune de ces étapes importantes.
Sauf à onze ans, lorsqu’il découvre la musique et le travail de la voix comme moyen d’expression. C’est à l’adolescence que cet agnostique découvre que Dieu vit en lui, alors que les reliques de Ste Thérèse visitent son diocèse. Il approfondit alors la spiritualité carmélitaine – spécialement l’oraison silencieuse, lieu d’un dialogue intérieur très libre – et entame un chemin qui le mène au Carmel au seuil de ses dix-huit ans. Mais en sort un an plus tard, la santé n’ayant pas suivi. Sentiment d’échec et perte de sens le font plonger dans la satisfaction immédiate des désirs. À vingt ans, alors qu’un soir en boite on lui propose une drogue plus dure que d’habitude, il réalise qu’il y a un choix à faire, qu’il veut être heureux et stoppe immédiatement. Trois ans plus tard, il se porte volontaire pour être bénévole pendant un mois au sanctuaire de Lisieux, avec au cœur la question de savoir quel rôle qu’il a à tenir. Pas de réponse. Anecdotiquement, une religieuse lui demande, alors qu’il est sur le quai de la gare en train de repartir, s’il accepterait de mettre en musique un album sur Ste Thérèse. Il met quelques années à comprendre que ce qu’il avait pris pour un dérivatif sympathique était sa réponse. Et se retrouve en 2014 en train de collaborer avec Natasha St-Pier à la réalisation de l’album « Thérèse, vivre d’amour » produit par TF1 et vendu à 150.000 exemplaires. Et c’est encore plus récemment qu’il comprend que sa vie au carmel n’était pas un échec, mais une préparation à la vocation – toujours carmélitaine – qu’il vit aujourd’hui. Laquelle n’est pas un état, mais un chemin, et il le comprend d’autant mieux qu’il sent que l’âge étant venu, il va lui falloir laisser la place et se tourner vers un autre service d’Église que la musique.
Il n’aura alors qu’un regret : que les artistes soient perçus par l’Église comme des électrons libres qu’il faut donc essayer de contrôler et que ce qui est compris par ces derniers comme une volonté de mainmise les pousse à continuer à se vouloir indépendants, voire rebelles. Du point de vue du musicien vu comme un missionnaire parlant un langage universel, les Évangélistes (la plupart des musiciens avec lesquels il travaille le sont) « ont dix ans d’avance sur nous », soupire-t-il.
Pierre FRANÇOIS
Grégory Turpin a dernièrement écrit : « Chanter pour Dieu » aux éditions Le Passeur. Auparavant, il avait écrit « Thérèse, vivre d’amour », « Clair obscur » et « Engage toi ».

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