Théâtre : « Le Malade imaginaire » au Centre culturel Jean Houdremont à La Courneuve.

« Le Malade imaginaire » qui se donne en ce moment au Centre culturel Jean Houdremont de La Courneuve est un spectacle surprenant.
Il se situe à l'époque contemporaine, pourquoi pas, puisque les chefs-d’œuvre sont éternels ?
Il décrit une ambiance médicale, voire scatologique, et en cela il est fidèle à la bouffonnerie du texte qui ne cesse de parler de clystères et de problèmes digestifs.
Enfin, pour traduire la proximité ou l'éloignement affectif des personnages vis-à-vis d'Argan, on les voit soit en chair et en os soit en vidéoprojection. Ce dernier point déroute un peu les générations mûres alors qu'il est parfaitement adapté au public qui est né avec les jeux vidéo. D'ailleurs, musique et images animées font des clins d’œil au monde virtuel.
C'est néanmoins le texte de Molière, à peine adapté. Et, ce qui est intéressant, parfois interprété de façon à surprendre le public. Ainsi, par exemple, lorsqu'Argan fait ses comptes au début du spectacle, ce n'est ni devant une feuille de papier ni le crayon ou la calculatrice à la main, mais devant un dictaphone. La sonnette avec laquelle il appelle ses gens ressemble à celle des hôpitaux. Ce sont ces sortes de détails qui transforment un texte qu'on croit connaître en farce actuelle à la portée de l'imaginaire des jeunes générations. À l'heure où les exigences de sécurité empêchent les sorties scolaires, il est nécessaire de prendre nous-mêmes par la main nos enfants du primaire pour leur faire découvrir un texte éternel dans un contexte qui leur parle.
Pierre FRANÇOIS
« Le Malade imaginaire », de Molière. Adaptation et mise en scène : Grégoire Tachnakian. Avec Lucas Anglarès, Marc Allgeyer, Maria Gomez, Elise Hobbé, Jean-François Maenner et, à l'image, Flore Lefèbvre des Noëttes, Stéphane Szestak. Du mercredi au dimanche jusqu'au 25 janvier au Centre culturel Jean Houdremont, Place de la Fraternité, 11, avenue du général Leclerc, 93120 La Courneuve. Tél. : 01 48 36 11 44.

Photo : Centdram.