Théâtre : « Proust en clair », de Stefan Zweig, Paul Morand, Jean Cocteau, Marcel Proust et Jacques Mougenot à l’Essaïon, à Paris.

Aussi clair que documenté.
« Proust en clair », et c’est effectivement clair. Même l’extrait de « La Recherche… » qui est offert à la fin du spectacle. C’est de plus passionnant, peut-être parce que ce spectacle solo est donné par un passionné. Pour tout décor, un fauteuil et une table garnie d’un verre d’eau. Le jeu de Jacques Mougenot est simple, qui laisse toute sa place au texte. Et à des intonations qui nous rendent chacun des personnages évoqués proches, sympathiques même. Car ce récit, donné avec une diction parfaite, est des plus vivants.
Le comédien, fort d’une documentation impressionnante, ressuscite sur scène Cocteau ou Paul Morand, Sweig aussi, évidemment, qui fut son premier biographe, pour présenter Proust. Il y va enfin de sa propre synthèse. On retrouve, pour ceux qui l’ont vu – il y a vingt ans – la méthode rigoureuse et le style enthousiaste qui étaient déjà ceux du comédien dans « L’Affaire Dussaert » (à ne pas rater quand elle sera reprise).
Le public est littéralement hypnotisé par ce crypto-cours qui se donne des airs de banale conversation. Et repart avec la résolution de se plonger dans le seul livre qui vaille : « A la Recherche du temps perdu ».
Pierre FRANÇOIS
« Proust en clair », de Stefan Zweig, Paul Morand, Jean Cocteau, Marcel Proust, Jacques Mougenot. Avec et mis en scène par Jacques Mougenot. Lumières : Denis Koransky. Musique : Hervé Devolder. Le dimanche à 18 h au théâtre Essaïon, 6, rue Pierre-au-Lard (à l’angle du 24, rue du Renard), 75004, Paris. Tél. : 01 42 78 46 42. Métro : Hôtel de Ville, Rambuteau, Châtelet.

Photo : Jacques Voisin.