Spiritualité : Pèleriner en solitaire de Gijón à Compostelle, méditation (épisode 23).

Dans la vie quotidienne surgissent des moments d’intense plaisir – souvent sexuel, mais pas uniquement – dont le souvenir reste définitivement gravé dans notre esprit. Pourquoi ces moments-là, pourquoi grâce à telle personne qui n’a pas été celle avec laquelle on a eu le plus d’attachement ? Mystère. Un pèlerinage n’étant qu’un résumé de la vie courante, vécu de façon d’autant plus puissante que l’on est débarrassé des habitudes et sécurités qui nous paralysent, il est normal que deux ou trois moments de la démarche restent en mémoire au point de faire revivre les sentiments alors vécus rien qu’à leur évocation. Cet épisode en fait partie.
Arrivé à Luarca, aux rues étroites bordées de belles maisons, on retrouve la vie urbaine et les magasins ouverts, dont la confiteria « La Luz ». Le vélo attaché dehors et en vue depuis la table occupée, le déjeuner est digne d’un Noël de pèlerin : grand chocolat (Cola-cao, une spécialité espagnole au goût inimitable), tortilla (petite, mais de compétition) et pâtisserie, le tout au prix stupéfiant de 4,20 €. C’est aussi là que les moufles de guidon étonnent le serveur et qu’on apprend, heureusement avant d’entrer, que « S » et « C » sur les portes des toilettes ne signifient pas « Señores » et « Chicas », mais « Señorita » et « Caballero »… Mais il faut continuer.
Un pèlerin

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