Théâtre : « Le Journal d’un fou », de Nikolaï Gogol au Lucernaire, à Paris.

Folie tragicomique.
« Le Journal d’un fou », au Lucernaire, se joue à la salle « paradis » et cela tombe très bien. Le texte, adapté de la nouvelle de Gogol, est littéraire (« tandis que j’ourdissais ces coupables pensées »), sans emphase inutile cependant. Pour rendre le propos plus vivant, Ronan Rivière a donné chair et parole au personnage de la servante qui n’est qu’évoqué dans la nouvelle.
Le résultat est dynamique, comique et crédible. Le rythme du jeu est soutenu par celui du piano. On croit aux personnages et à leurs humeurs, y compris quand le jeu est muet. On rit beaucoup. La bascule vers la folie est crédible tant dans son expression que dans son évolution, lente au début, puis allant croissante (« ses rêves ont fini par infiltrer la réalité », observe la servante) avant de se stabiliser à son apogée. Même le dispositif scénique – un plateau incliné vers le public ayant plusieurs fonctions et terminé par un chambranle que l’on identifie immédiatement – exprime le maximum de choses avec le minimum de moyens. On sort de là ravi, aux deux sens du terme.
Pierre FRANÇOIS
« Le Journal d’un fou », de Nikolaï Gogol. Adaptation et mise en scène : Ronan Rivière. Avec Ronan Rivière, Amélie Vignaux, Olivier Mazal (au piano). Musique : Sergueï Prokofiev. Lumières : Marc-Augustin Viguier. Décor : Antoine Milian. Production : collectif voix des plumes. Du mardi au samedi à 21 heures, dimanche à 17 h 30 jusqu’au 10 décembre à la salle paradis du Lucernaire, 53, rue Notre-Dame-des-champs, 75006 Paris, métro Notre-Dame-des-champs, Edgard-Quinet, Montparnasse-Bienvenüe, Raspail. Tél. 01 45 44 57 34, https://www.lucernaire.fr/theatre/le-journal-dun-fou/

Photo : Pierre François, d’autres sur https://www.instagram.com/pierrefrancoisphoto/.

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