Irréalité éveillée.
Victor fête ses trente ans, il doit alors maintenant se trouver un problème et plonger dans la morosité collective et sociale. Mais justement, le problème, c’est qu’il n’en a pas.
Le comédien Victor Duez, fin interprète, narre cette histoire avec intelligence. De plus, la lumière saturée, la musique moderne et la scénographie (utilisant des allégories) donnent à la mise en scène une personnification à part entière.
Tout un monde est alors totalement inventé. Ou bien est-il réel ? Dans tous les cas, c’est avec des images et une ambiance prenantes, presque étourdissantes, que le public ressort de la salle. D’ailleurs, et bien que ce qui est donné aux yeux et aux oreilles soit contemporain, il est facile de penser à des références au théâtre classique. Notamment shakespeariennes. Victor, unique protagoniste de « Tout va bien », vit dans un monde à la frontière entre la dystopie et la réalité. Autant absurde que quotidien.
« Tout va bien » s’inscrit dans la création théâtrale française qui déconstruit les codes de notre société contemporaine. Un seul en scène, voulant être « l’animal qui ouvre le bocal de l’intérieur », bloqué par ces injonctions qui veulent le rendre normal. Mais qu’est-ce que la normalité ?
Maëlle NOUGARET
« Tout va bien », de et mis en scène par Victor Duez et Nicolas Depye. Avec Victor Duez. Création lumière : Richard Arselin. Création sonore : Elias Akkouche. TOUT PUBLIC – à partir de 10 ans. Les lundis, mardis à 21h jusqu’au 27 juin à l’Essaïon Théâtre, à Paris. 6, rue Pierre au lard (à l’angle du 24 rue du Renard) 75004 Paris. Métro Châtelet, Hôtel de Ville, Rambuteau. Bus arrêt Georges Pompidou. Réservation : https://www.essaion-theatre.com/spectacle/1003_tout-va-bien.html ou par téléphone au 01 42 78 46 42.
Crédit Photo : Justine Favre.