Théâtre : Les Nuits de la Mayenne, du 17 juillet au 11 août.

Toujours aussi atypique.
Un cinquantenaire, cela se fête. Au moins aux Nuits de la Mayenne. Et il y a lieu : le département le plus rural de la région Pays de la Loire (avec un peu plus de trois cent mille habitants dont seuls 27 % vivent dans une grande ville) a, sur la période, touché près de 263 000 spectateurs et accueilli 7500 artistes. Itinérant, il s’est donné dans plus de deux cents communes, différentes d’une année sur l’autre après candidature des intéressées, ce qui explique un nombre de participantes supérieur au nombre de communes composant le département. Depuis dix ans, il est organisé par l’association Mayenne culture, financé au deux-tiers par le Conseil départemental de la Mayenne, la Région des Pays de la Loire et neuf intercommunalités. Le festival compte une vingtaine d’entreprises mécènes et attire un public à 90% mayennais.
Mais son histoire remonte bien plus loin. C’est en 1974 que Jean Guichard, déjà créateur du Théâtre régional des Pays de la Loire, co-crée Les Nuits de la Mayenne avec Gilles Allard et Élisabeth de Quenetain. L’idée de départ était d’organiser un événement culturel qui réunisse ruraux et urbains. Mais l’idée était si bonne qu’elle ne pouvait que se développer et que le CDN d’Angers qui a assuré la programmation et les moyens techniques pendant plusieurs années finit par laisser son bébé prendre son indépendance. Ce festival atypique a de tout temps présenté des constantes et des variables. La principale constante est qu’il s’agit d’un festival en plein air, ce qui oblige à prévoir une solution de repli si jamais la météorologie devient trop défavorable. Inversement, si, à trois exceptions près*, les lieux changent chaque année, le fait que les communes candidatent et fournissent une vingtaine de bénévoles à chaque fois garantit un grand rapport de proximité avec le public.
Certaines adresses sont insolites, comme, cette année, une caserne de pompiers ou un espace naturel sensible. Il est même arrivé de jouer dans une usine. Mais cela n’empêche pas l’accessibilité par le public handicapé – une association prenant cette tâche en charge – ou les personnes ne conduisant plus, et ce sont alors des navettes qui sont organisées.
La raison de cette diversification des lieux est en partie à chercher dans la volonté de créer des correspondances entre le lieu et le spectacle qui s’y joue. Une autre préoccupation, en matière de programmation, est d’accompagner les jeunes compagnies par le jeu de pré-achats. Enfin, si la volonté de l’équilibrer entre art dramatique, musique classique et contemporaine est constante, une évolution se fait désormais vers la danse, le cirque et les arts visuels.
Ce cinquantenaire verra aussi l’intervention de Thibault de Montalembert, qui est mayennais, avec la création d’un Petit prince. Et si la totalité de la programmation de ce festival qui est injustement resté local est sur son site, mentionnons néanmoins quelques initiatives remarquables, comme « L’Écume des jours », premier spectacle d’une jeune compagnie, ainsi que le soutien à la création de « La Chair de l’objet », « Émile et Angèle, correspondance » et « Les Locataires ? » ou l’organisation d’un week-end familial à Jublains.
Pierre FRANÇOIS
Nuits de la Mayenne, du 17 juillet au 11 août. https://www.nuitsdelamayenne.com/ ; https://www.instagram.com/nuitsdelamayenne/ ; Réservations en ligne ou sur place une heure avant chaque représentation en fonction des sièges restant ou à une des adresses suivantes :
-Offices de tourisme de Sainte-Suzanne – Les Coëvrons, 4 place de la basilique à Évron – 02 43 01 63 75 et 1 rue Jean de Bueil à Sainte-Suzanne-et-Chammes – 02 43 01 43 60
-Office de tourisme du Pays de Laval, 84 avenue Robert Buron à Laval, 02 43 49 45 26
-Office de tourisme Vallée de Haute Mayenne, Quai de Waiblingen à Mayenne, 02 43 04 19 37
-Sud Mayenne Tourisme, Pôle culturel Les Ursulines, Place André Counord, 53200 Château-Gontier-sur-Mayenne, 02 43 70 42 74
*Père d’Annie Guichard qui a publié un livre sur l’histoire de ce festival et les souvenirs qu’il lui a laissés.
** Le château de Sainte-Suzanne, la cité gallo-romaine de Jublains et le musée Robert Tatin sont des endroits fixes, même s’ils peuvent être utilisés de façon différente d’une fois sur l’autre.

Photo : Annie Guichard par Pierre François.

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