Théâtre : «Un chant de Noël».

Chez les critiques dramatiques, une collègue versifie pendant les spectacles : Béatrice Chaland. Elle a la bonté de nous fournir régulièrement les poèmes publiés sur son site : https://bclerideaurouge.wordpress.com. Paraissent ici les spectacles qu’elle a notés au moins 3 / 5, surtout pendant les festivals d’Avignon, histoire de nous faire oublier que nous en sommes privés cet été.

Un seau à charbon à l’ouverture béante
Tente d’apaiser une atmosphère glaçante.
Il neige autour de la cuisinière à l’ancienne
Dont l’âcre fumée virevolte et fait des siennes.

Trônant dans la pièce, le vieux poêle à tiroirs
Réchauffe à travers les mitaines et l’écritoire ;
Rend magiques les blanches plumes et accessoires,
Veille sur la richesse d’un oncle grigou
Qui cache sa fortune comme un vil grip’ sou.

L’esprit fantomatique s’invite à Noël
Et remet en question les faits traditionnels.
S’enchaînent alors d’originales ritournelles
Et des chorégraphies à tromper l’éternelle
Mort pour changer le cours des choses habituelles.

D’étranges squelettes revêtus de lambeaux
Promènent leurs masques blafards, leurs oripeaux
Et leurs chaînes à l’ombre des meubles de bureau.
Il flotte des airs où scintillent les grelots.
Au «Théâtre Artistic», on rêve du gros lot !

Beiges, rosés, bistres, bruns, superbes costumes
Pour revivre les danses aux antiques coutumes.
Un soin particulier accordé aux coiffures
Pour qu’aucune fausse note ne défigure
Le choix apporté aux remarquables parures.
Les étoffes bruissent en un délicieux murmure.

La mise en scène s’attache au moindre détail
Et fait ressortir tout le fabuleux travail
Pour que la magie s’orchestre au fond du plateau.
Se cache le chef derrière le fin rideau,
Tandis que se succèdent les chœurs et tableaux.

Tout est à l’unisson dans ce méconnu conte
Où l’avarice et la vertu règlent leurs comptes.
C’est un véritable cadeau de fin d’année,
Pour soutirer des soupirs aux âmes damnées.

Quand le remords a saisi les êtres indomptés
Que la malice de Dickens a retoqués
De coiffes et autres perruques bien travaillées,
Se répand un parfum de notes émerveillées.

Béatrice Chaland / b.c.lerideaurouge
https://bclerideaurouge.wordpress.com

Comédie musicale d’après le conte de Charles Dickens. Conception, Mise en scène Samuel Sené. Livret Eric Chantelauze, Vincent Merval, Julien Mouchel. Musique Michel Frantz. (Paris, 22-12-2018, 18h00).

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