Théâtre et musique : « Emma la clown ose Anne Sylvestre », accompagnée par la véritable Nathalie Miravette, au Café de la danse, à Paris.

Fantasque et fidèle.
Emma la clown et Anne Sylvestre, c’est une longue histoire. Elles se rencontrent en 1996, alors qu’Emma la clown ne se produit seule que depuis un an. En 2000, cette dernière assure la première partie du spectacle de son aînée Partage des eaux, à l’Auditorium Saint-Germain. On les retrouve ensemble lors d’un hommage à Anne Sylvestre, en 2019. Il y eut un réel attachement entre elles deux, Anne Sylvestre l’encourageant dans son art, jusqu’à l’aider à monter quelques spectacles et Emma la clown lui vouant une grande admiration, de même que Nathalie Miravette, qui fut la pianiste d’Anne Sylvestre durant dix ans. Rien d’étonnant donc à ce que ces deux dernières s’allient pour créer un spectacle mettant en valeur son répertoire – 276 chansons qu’Emma la clown connaît toutes par cœur – chacune à travers son talent particulier.
Le répertoire d’Anne Sylvestre dans un style clownesque, une trahison ? On trouve la réponse dans les colonnes du « Télégramme de Brest et de l’Ouest » du 13 octobre 2024 : « Emma la Clown et Nathalie Miravette ont mis à profit leurs hésitations mutuelles à s’emparer ensemble de ce si grand répertoire, pour faire corps et donner le meilleur d’elles-mêmes. Emma a réalisé la prouesse de rendre toute la sensibilité émanant de l’univers d’Anne Sylvestre sans se départir jamais de la tendresse et du décalage inhérent à son personnage. » On ne saurait mieux dire et, à Paris aussi, le public est aujourd’hui conquis.
De fait, on sent dès le départ la complicité qui unit la pianiste et la clown. Chacune est dans son personnage, sérieux ou fantasque, et donne la réplique à l’autre sans qu’aucune n’attire la lumière sur elle. Au contraire, elle est toujours renvoyée vers la disparue – depuis cinq ans ce 30 novembre – tandis que les complices sur scène vont faire évoluer leurs rôles vers un rapprochement de plus en plus visible, toujours au service d’une œuvre à la fois sérieuse et drôle, complexe quant au fond et dite simplement, poétique et encore plus poétique. Le temps s’immobilise et le bonheur s’installe. Celui de se remémorer pour celles et ceux qui ont connu la chanteuse engagée, celui de la découverte d’une sensibilité délicate et résolue pour les autres. Elles sont, hélas, seulement du 15 au 20 décembre au Café de la danse.
Pierre FRANÇOIS
« Emma la clown ose Anne Sylvestre », accompagnée par la véritable Nathalie Miravette au piano. Avec Merieme Menant et Nathalie Miravette (au piano). Oeil extérieur : Ami Hattab. Lumière : David Duquenoy. Régie : Romain Beigneux Crescent. Arrangements : Nathalie Miravette. Du 15 au 20 décembre à 19 h 30 au Café de la Danse, 5, passage Louis-Philippe, 75011, Paris. Métro : Bastille ou Bréguet-Sabin. https://www.cafedeladanse.com/event/emma-aime-anne-2/
Puis le vendredi 6 février 2026 à 20 h 30 au Centre culturel Robert Margerit, 2, rue du Général de Gaulle, 87170, Isles, tél. 05 55 50 26 24 ; le samedi 7 février 2026 à 20 h dans le cadre du festival « Détours de chant », au Théâtre des Mazades, 10, avenue des Mazades, 31200, Toulouse ; le vendredi 13 février 2026 à 20 h 30, au Cratère Scène Nationale, Théâtre Éphémère (parking au Champ de Foire – Gratuit), 30100, Alès, tél. 04 66 52 52 64 ; le vendredi 6 mars 2026 à 20 h 30 à l’Espace Victor Hugo, Place de l’Eglise, 22440, Ploufragan, tél. 02 96 78 89 24
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Photo : Pascal Gely / Hans Lucas.