Premier choc ontologique : les machines raisonnent mieux que les hommes.
Le mois dernier, OpenAI a publié les résultats de l’un de ses modèles d’IA (O3) à des tests mathématiques (Frontier Math : chaque problème demande des heures pour être résolu par les meilleurs mathématiciens mondiaux. Jusqu’à présent, les IA ne dépassaient pas 2% ; leur dernier modèle a atteint 25% de réussite) ainsi qu’à des tests visant à évaluer la capacité des machines à résoudre des problèmes nouveaux pour elles. O3 atteint des résultats bluffants (à un coût déraisonnable certes : 1,6 million de dollars pour résoudre ces derniers tests…) et montre un vrai progrès par rapport aux modèles précédents. O3 aurait, selon ces tests, un QI de 157, ce qui le place largement au-dessus de la grande majorité des humains. Il serait dans les 150 meilleurs programmeurs informatiques mondiaux.
Ces résultats ne signalent pas encore l’avènement d’une intelligence artificielle générale (AGI) capable de surpasser l’humain dans tous les domaines car sur des tâches élémentaires, le même ChatGPT O3 échoue lamentablement. Mais les progrès sont notables et on avance clairement à pas rapides vers une AGI. Certains acteurs de l’intelligence artificielle comme Sam Altman pensent avoir maintenant la bonne direction pour atteindre cette AGI et que cela va arriver très rapidement (d’ici un à trois ans). D’autres, comme Gary Marcus, sont beaucoup plus prudents et pensent que les LLM ne sont pas la solution pour aller vers l’AGI et que cela prendra beaucoup plus de temps. Il serait globalement souhaitable que cela n’aille pas trop vite pour que nous ayons le temps de nous adapter collectivement, les accélérations exponentielles étant plutôt génératrices de chaos…
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