Spiritualité : Vertu et piété, dissimulation et révélation (9).

Chacun utilise le confinement comme il peut. L’auteur de ces lignes, qui avait raté un cours sur le Livre d’Esther, le rattrape en en faisant un compte rendu, très personnel d’abord, puis (largement) inspiré par le site protestant « Théovie » et la revue catholique « Cahiers évangile » (ainsi que son « supplément »)*. Cet article n’étant qu’un (bref) résumé, il est conseillé à ceux qui s’intéressent au sujet de se reporter à ces sources.

Xerxès (519-465 A. C.) – ou Assuérus, c’est le même personnage – n’a jamais eu d’épouse nommé Vasti (la première, païenne) et encore moins Esther, elle s’appelait Amnestris. Certains commentateurs s’en sortent en évoquant l’existence d’épouses secondaires non répertoriées par les annales. Mais il n’y a pas que cela. Les noms des eunuques (1, 10), certes à consonance perse, ne sont attestés nulle part ailleurs. Au chapitre 2 (v. 2), il est dit que les « courtisans » (« garçons du roi », s’agit-il des pages?) organisent un concours de beauté entre toutes les jeunes filles du royaume alors que la loi perse prévoyait que le roi prenne femme « dans l’une des sept familles les plus nobles de l’empire ». Un peu plus loin, (v. 5-6), il est dit que Mardochée, le cousin d’Esther avait été déporté avec Yoyakîn (qui l’a été en 597) par Nabuchodonosor à Babylone, ce qui signifie qu’il aurait au moins 120 ans sous Xerxès. En 2, 10 « Esther n’avait révélé ni son peuple ni sa parenté, car Mardochée lui avait interdit de le faire », ce qui est impossible vu l’efficacité de l’administration perse qui notait tout et légiférait sur tout. Pour « Théovie » l’engagement du roi de donner à la reine ce qu’elle veut, fût-ce la moitié de son royaume (7, 2), est « irréaliste », ce qui l’apparente aux « contes de fées »(3). Le fait pour le roi de s’enquérir de l’identité de celui qui a décrété la mort du peuple juif (7, 5) le présente sous un jour particulièrement ridicule : il ne sait même pas ce que fait son propre gouvernement.

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* Le serveur du site est très lent.

3) Pourtant, la même formule est sur les lèvres d’Hérode (Mc 6, 23) lorsqu’il promet ce qu’elle veut à la fille d’Hérodiade, ce qui aboutit à la mort de Jean-Baptiste. Certes, certains voient dans ce dernier récit une reprise tellement mot à mot de l’épisode d’Esther (même banquet, même promesse, même résultat, Esther ayant la tête de Haman et de ses fils) qu’ils soupçonnent l’épisode de Jean-Baptiste d’être plus symbolique que réel, mais tout de même !

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