Livre : « Le Chant de la merveille du monde », de Christian Ganachaud, aux éditions Pierre Guillaume de Roux (2).

Avec « Le Chant de la merveille du monde », Christian Ganachaud franchit encore une étape. La poésie de sa prose devient si évidente qu’on en est comme aveuglé. C’est d’ailleurs là qu’est le risque : qui va adhérer à une liberté de ton si percutante, pour ne pas dire prophétique ? Cette dernière est telle qu’il est sûr de se mettre à dos tous ceux qui ont des certitudes. Quel chrétien va pouvoir accepter de lire sans sourciller « La théologie est un orgasme : le plus dur c’est le café, après. » ou « Je déflore les saintes, je baise le cadavre des vierges pieuses ; je suis un porc sacré qui se noie… Je me sacrifie au cœur de la nuit, cloué par les rayons lunaires ; franges enflammées des nuages noirs, bordures éclatantes des ténèbres. Supplicié au gibet de l’éclat divin, je saigne du vinaigre. » ? Quel laïc convaincu ne va pas fuir en lisant « Je suis de l’espèce animale des crucifiés ; de la race bestiale des ressuscités… Mon livre est d’un ressuscité cloué jusqu’au jugement dernier. » ainsi qu’une méditation du chemin de croix que ne renieraient pas les professionnels de la spiritualité ou un exposé de la dévotion musulmane ?
Pierre FRANÇOIS
« Le Chant de la merveille du monde », de Christian Ganachaud, aux éditions Pierre Guillaume de Roux, ISBN 978-2-36371-167-0, 250 pages, 20 €.

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