Théâtre : « Miracle en Alabama », de William Gibson au Théâtre La Bruyère, à Paris.

L'éveil à la vie.
Miracle en Alabama traite à la voie de l'enfance d'Helen Keller et des rapports familiaux. Helen Keller, enfant handicapée à deux ans, suite à une congestion, aveugle et sourde se retrouve complètement privée de communication et de sa faculté à comprendre. Elle est enfermée dans son corps sans espoir. L'histoire raconte comment, à force de travail acharné, de courage et d'abnégation, très loin d'un véritable miracle, cette enfant réussira à ouvrir son esprit et comprendre le lien entre les mots et les objets qu'ils nomment.
Le début de la pièce, un peu long, présente chacun des personnages et leurs relations. On trouve un père démissionnaire et presque lâche, non dénué d'humour, une tante pleine de bonne volonté mais totalement résignée, un frère qui cherche sa place au sein d'une famille recomposée. La mère d'Helen semble la seule à croire naïvement que les choses peuvent changer mais sans oser croire.
L'actrice qui incarne Helen est stupéfiante de justesse. Elle est comme un animal, livrée à elle-même, impuissante. Les parents cèdent à tous ses caprices, ne sachant que faire, ils pallient le plus urgent mais ont totalement démissionné de leur rôle d'éducateurs.
La venue d'Anne Sullivan, jeune éducatrice aux méthodes révolutionnaires, à la vue déficiente, va tout changer. Le regard sur le handicap change progressivement au fur et à mesure qu'Anne progresse. Elle se bat contre l'incompréhension de toute la famille Keller et impose en force ses méthodes, sans jamais flancher. Elle tente d'apprendre la langue des signes à Helen pour la sortir de son isolement.
Le miracle réside donc dans le combat parfois violent d'Anne contre la résignation et l'incompréhension de l'ensemble la famille Keller. Obstination de l'éducatrice qui ne lâchera rien dans son œuvre contre l'obscurité et l'obscurantisme.
Enfin, de manière totalement inattendue, l'esprit de la jeune fille s'ouvre.
Malgré une certaine lenteur, la qualité des acteurs permettent aux émotions de naître, de prendre de l'ampleur et de finir en apothéose. L'histoire est touchante, unique et merveilleuse.
Clara
« Miracle en Alabama », de William Gibson. Adaptation et mise en scène : Pierre Val. Avec Valérie Alane (Kate Keller), Julien Crampon (James), Stéphanie Hédin (Annie), Marie-Christine Robert (Tante Eve), Pierre Val (le capitaine Arthur Keller), Lilas Mekki ou Clara Brice (Helen). Du mardi au samedi à 21 heures, matinée samedi à 15 heures au Théâtre La Bruyère, 5, rue La Bruyère, 75009 Paris, métro Saint-Georges ou Pigalle, tél. 01 48 74 76 99, http://www.theatrelabruyere.com/spectacles/miracle_en_alabama.php

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