Spectacle musical : « Le Cinquième évangile, correspondance d’Henri Vergès », par frère Adrien Candiard, à la chapelle Notre-Dame des anges, à Paris.

Foi vécue.
Le 6 juin de chaque année, on fête saint Marcellin Champagnat. Condisciple du curé d’Ars, il fonda les Maristes avec douze autres prêtres le 23 juillet 1816, au lendemain de leur ordination, par un vœux fait à la Vierge Marie à la basilique de Fourvière. 
Il se trouve que le provincial ayant en charge de préparer le deux centième anniversaire de cette fondation assiste à une représentation de « Pierre et Mohamed ». Il prend contact avec Francesco Agnello, veut un spectacle sur le frère Henri Vergès, le premier religieux à être assassiné en Algérie par le G. I. A. et lui fournit une abondante documentation. À quelques temps de là le percussionniste et metteur en scène croise l’auteur du texte de « Pierre et Mohamed », frère Adrien Candiard, et lui parle du projet. Banco ! Cette fois-ci, on ne fera pas dialoguer des sermons et enregistrements avec un journal bien réel ; on va créer un personnage fictif, ancien élève du frère Henri Vergès qui lui écrit une fois entré dans la vie professionnelle. Ce qui permet, à travers les réponses de ce dernier, de présenter les convictions qui furent les siennes et qu’il avait affirmé dans toutes sortes de documents ou par sa vie.
Car autant Mgr Pierre Claverie (« le « Pierre » de « Pierre et Mohamed », qui a connu le frère mariste) est un intellectuel qui n’hésite pas à prendre position, autant Henri Vergès pratique l’enfouissement pour mieux aimer individuellement chacune des personnes qu’il accueille dans sa classe puis sa bibliothèque.
Le comédien a soin de créer de vrais personnages, mais sans leur donner une personnalité dont la richesse irait à l’encontre du message. Car chaque phrase du texte est une maxime, parfois même un slogan à méditer. Ce à quoi aide Francesco Agnello qui accompagne Jean Baptiste Germain au hang, cette percussion nouvellement inventée en forme de soucoupe volante. Au sujet de ses élèves en classe de mathématiques, lorsqu’il était professeur, le frère Henri ne dit-il pas : « j’ai appris avec vous que chaque rencontre était une rencontre avec Dieu, et je ne voulais en manquer aucune. » ? En parlant de l’annonce de l’Évangile : « il existe une autre façon de partager sa foi… dire autrement que le Christ est le centre de ma vie… j’aimerais que ma vie soit comme un cinquième évangile… je ne cherche pas la mort… à être inconscient ou aventurier, mais j’ai déjà dit oui. ». Les petites sœurs de Charles de Foucauld, au troisième rang, sont aux anges. 
La pièce se donne chaque dimanche jusqu’à fin juin à Notre-Dame des anges, justement, avec Jean Baptiste Germain. Par ailleurs, Lorenzo Bassotto, qui travaille aussi avec Francesco Agnello, sera à Avignon du 10 au 30 juillet pour jouer dans deux autres spectacles : « Un sac de billes », d’après Joseph Joffo et la reprise du « Prophète » de Khalil Gibran. Quant à Francesco Agnello, il continue de faire connaître ce nouvel instrument qu’est le hang à travers les solos qu’il donne en nocturne et en entrée libre.
Pierre FRANÇOIS
À Avignon, à la chapelle de l’Oratoire, 32, rue Joseph Vernet, tél. +33 (0)6 64 64 01 51 : « Un sac de billes » d’après Joseph Joffo, avec et mis en scène par Lorenzo Bassotto à 14 h 30 ; « Le Prophète » de Khalil Gibran, avec Lorenzo Bassotto, musique et mise en scène de Francesco Agnello à 16 h 30 ; « Hang solo en nocturne » par Francesco Agnello, entrée libre, à 22 h 30.
À Paris, chapelle Notre-Dame des anges, 102, rue de Vaugirard, le dimanche à 17 heures « Le cinquième évangile, correspondance d’Henri Vergès », par frère Adrien Candiard, avec Jean Baptiste Germain, musique et mise en scène de Francesco Agnello, tél. +33 (0)6 64 64 01 51.

Photo : Pierre Francois

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