Théâtre : « Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce » à Montpellier et Narbonne.

Ravages.
« Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce » contient la promesse d’une belle pièce. La première était certes un peu fragile (trop bavarde et décousue) de sorte qu’on comprend mieux le spectacle si on a lu le roman éponyme de Lola Lafon qu’il adapte.
Tout cela est vrai, et pourtant il y a là une pépite qui ne demande qu’à être dégrossie : tous les rôles sont parfaitement incarnés, la scénographie est aussi millimétrée que les éclairages sont bien réglés. Et, surtout, le sujet, quoique lourd – le viol – est traité à la fois avec sérieux et avec ce soupçon d’esthétisme qui le rend supportable, qui permet à la pensée de continuer à entendre la révolte de ces femmes sans ériger de barricade psychologique pour se protéger de la violence incompréhensible contenue dans ce simple fait : en France, à chaque fois que l’on croise dix femme dans la rue, on en a croisé une qui a subi ce coup de poignard intime.
Pierre FRANÇOIS
« Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce », d’après le roman de Lola Lafon. Conception et mise en scène : Hélène Soulié. Adaptation : Magali Mougel et Hélène Soulié. Avec : Lenka Luktapova, Solenn Louer, Audrey Montpied, Claire Engel, Zoé Poutrel, Cantor Bourdeaux, Jérôme Denis, Jean-Marc Hérouin. Scénographie : Emmanuelle Debeusscher. Le 22 février  au hTh de Montpellier, le 24 février au Théâtre+cinéma, scène nationale de Narbonne.

Photo : Pierre Francois

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