Théâtre : Camille Boullé dans « Finalement quoi », l’interview.

Explication.
Maintenant que tout le bien que l’on pouvait penser au sujet de « Finalement quoi » a été dit, reste à comprendre pourquoi et comment la comédienne, Camille Boullé, en est arrivée à prendre ce rôle et si bien l’interpréter. On est allé lui poser la question.
Elle rit tout d’abord et répond que c’est la faute du metteur en scène si elle a eu le rôle. Ils se sont rencontrés dans un festival Molière et il l’a alors repérée. De son côté, Philippe Madral confirme que, lui qui connaît bien le genre de personnage qu’elle devait interpréter, a immédiatement compris qu’elle était faite pour.
Il n’empêche, Camille Boullé a d’abord été terrifiée par le rôle. Et c’est pour cela qu’elle l’a pris. Les comédiens, explique-t-elle, savent que, dans une pareille circonstance, ils doivent travailler davantage et, par conséquent, ont plus de chances d’arriver à un bon résultat que s’ils jouent un personnage trop facile.
Même si elle ne connaissait pas directement le monde du handicap, elle pouvait en avoir un aperçu grâce à ses propres moments de déprime et à sa sœur infirmière dans un service de pédopsychiatrie. Par ailleurs, lors de sa formation à l’École supérieure de théâtre de l’UQAM*, une grande attention était portée au travail du corps, au point de faire des exercices d’anthropomorphisme lors desquels il s’agissait d’interpréter un animal à différents pourcentages de vraisemblance. Ce travail l’a beaucoup aidée pour un tel rôle, dans lequel le texte est second par rapport au langage corporel, d’autant plus que si elle avait joué l’émotion sans que le corps ait une telle part, on serait tombé dans le pathos.
Enfin, il y a son amour de la scène et son besoin d’extérioriser des émotions fortes. Un personnage qui vivait des moments d’éclaircie au milieu d’un quotidien tracassier lui convenait donc.
Le résultat est là. On le répète : cette pièce est à voir absolument. Et on ajoute : cette comédienne est promise à un très bel avenir.
Pierre FRANÇOIS
*Université du Québec à Montréal.

Photo : Theo Schneider.