Théâtre : « Les grands sensibles ou l’éducation des barbares », d’après William Shakespeare, au TGP, à Saint-Denis.

Sensibilité hermétique.
Rien à sauver ! Il n’y a rien à sauver dans la mise en scène des « Grands sensibles », tant les effets – hélas nombreux – sont gratuits. Les citations de « Roméo et Juliette » ne font que donner la mesure du gouffre qu’il y a entre une écriture et un verbiage. Mais le talent des comédiens, bien réel, leur permet de parvenir à s’en sortir plus qu’honorablement. Chapeau bas, par contre, pour les éclairages et le décor qui, une fois n’est pas coutume, ont été pensés pour s’assortir intimement, et l’on pense ici aux effets de relief créés – ou non – selon la direction des lumières.
Avoir vu « Roméo et Juliette » plusieurs fois n’aide pas à comprendre la relecture qui en est faite. Alors, qu’en sera-t-il de celles et ceux qui découvriront l’univers théâtral – peut-être certains parents et amis des petits chanteurs sur scène – à travers ce travail ? Sans doute objectera-t-on qu’il n’est pas question de comprendre, mais de se laisser émouvoir. Le problème est que l’intensité du sentiment d’ennui est proportionnelle au délai subi, et que l’on en prend pour deux heures et demie sans entracte. L’avantage de cet inconvénient étant que les comédiens ne criant pas, il reste possible d’en profiter pour rattraper une courte nuit.
Pierre FRANÇOIS
« Les grands sensibles ou l’éducation des barbares », au TGP de Saint-Denis.