Festival off d’Avignon : « À cheval sur le dos des oiseaux », de et mis en scène par Céline Delbecq au Théâtre des halles.

Débat nécessaire, solution impossible.
La lumière s’allume et elle est là. Un peu perdue. Avec son vocabulaire aussi simple que ses manières. Elle parle. De son enfant, de son enfance, de son addiction. Elle se livre sans calcul ni faux-semblant : « c’est bête ce que je dis, mais c’est la vérité, alors je le dis. » Peu à peu, des indices nous montrent que nous ne sommes pas seuls à l’écouter. Un enjeu se dessine. Lourd. Mais les mots restent les mêmes, sa droiture et sa dignité aussi. « Je fais comme je crois que c’est bien » affirme-t-elle. Et on la croit, elle qui nous fait entrer dans sa vie avec une franchise que l’instruction détruit.
« Quand on fait famille, c’est plus pareil… on se resserre autour du petit » explique-t-elle, et qui lui donnerait tort ? Son sens de la famille va loin : « je veux pas être mieux que ce que je suis pour pas faire injure à mes parents ». Des parents auxquels on avait retiré quatre de leurs huit enfants, ce qui a détruit le lien au fur et à mesure de ces visites qui mettaient en évidence le gouffre entre deux modes de vie.
L’écriture et le jeu sont si parfaits que, quelques heures après avoir vu la pièce, on doute encore s’être trouvé devant une comédienne.
Pierre FRANÇOIS
« À cheval sur le dos des oiseaux », de et mis en scène par Céline Delbecq. Avec Ingrid Heiderscheidt. Du 7 au 26 juillet (relâche les 13 et 20) à 16 h 30 au Théâtre des halles – chapelle, rue du roi René, 84000 Avignon dans le cadre du festival off.

Photo : Pierre FRANÇOIS.

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