Théâtre : « Alzheimère & fils », de François et Luc Jenny au Théâtre des déchargeurs, à Paris.

De l’intellectuel à l’émotionnel.
« Alzheimère & fils » est une pièce qui suscite l’interrogation. Ce ne sont certes pas les jeunes spectateurs que le thème va passionner tandis que beaucoup des plus âgés connaissent par expérience l’accompagnement d’un parent atteint d’Alzheimer.
La mise en scène se défend intellectuellement : elle met en valeur le fait que, dans cette maladie, l’on ignore de quoi la seconde suivante sera faite tandis que l’on est certain de la répétition des questions et conversations.
C’est émotionnellement qu’elle pèche. Pourquoi stresser le public avec une musique qui y parvient efficacement ? Réveiller chez nombre de spectateurs le malaise qu’ils vivent déjà ? Pourquoi empiler les événements plus qu’à satiété ? À force de partir dans tous les sens, la pièce ne gagne qu’à faire oublier les fils du spectacle tant elle accumule.
C’est dommage dans la mesure où des scènes très réussies comme celle des deux frères interprétant les conversations qu’ils ont avec leur mère ou celle du chant lyrique – avec une synchronisation absolument parfaite avec la bande-son – sont de ce fait perdues au milieu d’autres qui diluent le fil du propos.
Pierre FRANÇOIS
« Alzheimère & fils », de, mis en scène par et avec François et Luc Jenny.
Du mercredi au samedi à 21 heures jusqu’au 29 octobre au Théâtre des déchargeurs, 3, rue des déchargeurs, 75001 Paris, tél. : 01 42 36 00 50, https://www.lesdechargeurs.fr/spectacles/alzheimere-et-fils/. Métro Châtelet, sortie rue de Rivoli numéros pairs ou Bertin Poirée ; RER Châtelet-les-Halles, sortie Porte Berger.

Photo : Pierre François.

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