Livres : « Éloge de la passion », de Carlotta Clerici, aux éditions Denoël.

Trépidant.
Ceux qui ont vraiment aimé retrouveront des émotions vécues dans « Éloge de la passion ». Ce qui fait la force de ce livre n’est pas la richesse (pourtant réelle) de son vocabulaire, souvent oral. Ni un style poétique ou particulier. Cet ouvrage est un coup de poing par la force des sentiments qu’il amoncelle. Car amoncellement il y a dans la mesure où l’introspection de la narratrice donne l’impression d’émotions qui vont et viennent telle des auto-tamponneuses dans son cerveau enfiévré par un amour irraisonné et qu’elle sait aussi irraisonnable qu’incontrôlable.
Les phrases sont courtes. Parfois, le récit est interrompu par une réminiscence. Les chapitres dépassent rarement deux pages. Chacun est précédé d’une date, seul repère objectif au milieu du cyclone qui agite la victime consentante de cette passion.
On est pris par ce rythme. On revit des moments de douleur ou d’exaltation comme si c’était hier. De même, on retrouve la vérité de la relation avec ceux qui sont en dehors de l’histoire, les sages, les compatissants, les gens pleins de bonnes intentions ou de jugements préfabriqués. On en vient à se demander si le roman ne serait pas autobiographique tant il sonne juste et tant certains détails sont difficilement imaginables par qui n’a pas vécu la situation.
Ce roman accroche le lecteur, qui le lit aussi vite qu’il adhère à son rythme infernal. Les montagnes russes sentimentales de la narratrice deviennent les nôtres de sorte que l’on a hâte de mettre un point final, que l’on espère miraculeux, à une histoire qui nous rejoint si intimement.
Pierre FRANÇOIS
« Éloge de la passion », de Carlotta Clerici, aux éditions Denoël. 398 pages, 20,90 €, ISBN 978-2-207-13339-2.

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