Théâtre : « Toute l’histoire de la peinture en moins de deux heures », par et avec Hector Obalk

Clown savant.
Qui n’a pas encore entendu parler de « Toute l’histoire de la peinture en deux heures » ? Ce spectacle, qui compte déjà plus de quarante mille spectateurs, continue à faire salle comble et le théâtre de l’Atelier regrette d’avoir préféré louer sa salle, glisse malicieusement Hector Obalk, entre deux commentaires picturaux.
C’est vrai qu’il est un peu cabotin, le coquin, mais quelle science !
Le spectacle serait-il aussi divertissant sans ces saillies ?
Divertissant sans tomber dans le divertissement, puisque pas question ici de faire le vain étalage d’une connaissance encyclopédique.
Non, l’intéressé a le souci de transmettre, et pour cela de traduire l’évolution de la technique picturale en mots quotidiens, dans un vocabulaire visuel compréhensible de tous. De ce fait, on ne sort pas de là en ayant l’impression d’avoir tout compris, mais en étant incapable de restituer les raisonnements. On a le sentiment d’avoir été pris par la main pour la visite émerveillée – car il aime passionnément son sujet, cela se sent – d’une galerie imaginaire, avec toute la subjectivité nécessaire à l’approche artistique, une subjectivité qui néanmoins laisse libre, libre d’aimer autre chose ou de désirer s’attarder désormais sur telle ou telle tendance.
La lumière qui vibre (phénomène que l’on trouve en photo dans les vitesses lentes par grande chaleur), la peinture à l’huile seule capable de restituer les reflets sur la matière, l’ombre colorée (phénomène vérifiable en diapositive pour le bleu), l’éclairage tantôt dirigé (les Flamands), tantôt zénithal ou encore « électrique » (Manet), aux sources ponctuelles multiples, le flou qui dit la vie (Lippi)… Mais aussi l’invention d’un réel propre au créateur une fois que le réel tout court est reproductible en toutes ses variations, la traduction du mouvement chez Fragonard, l’Odalisque d’Ingres monstrueuse et pourtant si gracieuse…
Les transitions sont assurées par des musiciens sur scène, qui exécutent des airs propres à nous préparer à l’ambiance suivante.
L’on comprend que nombre de spectateurs reviennent pour s’imprégner mieux de cette leçon aussi magistrale que savoureuse, car les commentaires, s’ils sont parfois ironiques, ne sont jamais méchants et toujours éclairants. Alors, allez-y ou retournez-y, vous y trouverez toujours une pépite qui parlera à votre sensibilité.
Pierre FRANÇOIS
« Toute l’histoire de la peinture en moins de deux heures », par et avec Hector Obalk, au théâtre de l’Atelier et au 13e art, pour connaître les salles, voir https://grand-art.online/fr/

Photo : Grand Art.

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