Francophonie : « Mon mari, mon salaud », de Honorine Ngou (éditions Le Savoir, Gabon).

Manichéen, par Clara.
Présenté comme un essai, « Mon mari, mon salaud » est un livre de témoignages. Il donne la parole à celles qui souffrent dans leur vie conjugale. Témoignages de femmes qui racontent leurs expériences malheureuses avec le mari, tant aimé, qui trahit toujours.
Ces histoires sont placées dans le contexte actuel au Gabon. L'auteure, Honorine Ngou, part du principe que le mariage se porte mal et que les hommes bafouent les valeurs morales rendant la vie conjugale impossible. Toutes les trahisons sont possibles et sont exprimées, tel un catalogue sordide (violences physiques, insultes, humiliations, adultères…)
Chaque histoire, parce qu'elle est vraie et racontée simplement avec les mots mêmes de la victime, est brutale, violente. On ressent la pression sociale et le harcèlement moral dont ces femmes sont victimes. Et l'on se sent impuissant face à l'incompréhension. Chaque victime n'arrive pas à comprendre la raison de ces situations dramatiques, ni comment elles en sont arrivées là…
Ce livre est divisé en deux parties d'inégale longueur. La trentaine de témoignages est ensuite suivie d'une courte analyse et d’une conclusion.
La volonté de l'auteure était de porter à la connaissance de tous la parole de celles qui d'ordinaire se taisent.
La préface nous prévient qu'un autre livre suivra laissant la parole aux hommes bafoués, afin de contre-balancer ce livre à charge contre la gent masculine.
Honorine Ngou apporte une compréhension de la société gabonaise, société où les mariages forcés (selon elle à l'origine des violences physiques entre maris et femmes) ont été abandonnés. Cependant, son propos est un peu manichéen* et ne propose qu'une seule solution. Pour elle, le mariage, en plus d'être basé sur l'amour, doit être ancré dans la foi en Dieu et un retour aux valeurs morales dans son pays. Elle affirme que les hommes et les femmes qui désirent s'engager ensemble dans le mariage doivent s'attacher aux valeurs morales que sont la vérité, l'humilité, la fidélité, le respect et le pardon, afin de résister à l'usure du temps et aux ravages de la modernité. Elle n'exprime pourtant pas l'idée que le changement des mentalités et des comportements passent par l'éducation des enfants.
Clara

* « Mes parents ont appelé mon mari pour lui faire remarquer qu'il ne s'était pas bien comporté. Il s'est mis en colère et il a menacé de demander le divorce (…) Faire confiance à un homme aujourd'hui c'est être naïve. À la confiance que tu lui fais et à l'amour que tu lui manifestes, il oppose un gros mensonge, un coup bas mortel ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *