Théâtre : « Je suis Voltaire », de Laurence Février au Théâtre de l’épée de bois, de la Cartoucherie, à Paris.

Bof.
« Je suis Voltaire » est une pièce qui démarre bien puis qui s’enlise. Au début, on comprend bien qu’on se trouve dans une semi-actualisation de la vie de Voltaire, qui est évoqué à la fois par le personnage d’Émilie du Châtelet et une récitante qui la relance de temps en temps. Le procédé est bon, il donne du dynamisme au spectacle, favorise les rebondissements de la pièce et souligne ceux de la vie conjugale libre du couple Voltaire-du Châtelet.
Mais arrive un moment où le fil se rompt, où le récit devient confus. On s’était habitué à une structure théâtrale donnée et faute de nouveau support charnel après la mort de la du Châtelet on est d’autant plus perdu qu’on a la surprise de voir convoqués à la mémoire du grand homme plus ou moins en vrac l’université de Vincennes, Daesh, les complotistes ou la Saint-Barthélémy. Certes, on comprend le lien intellectuel, mais un charme s’est rompu. Dommage, on s’était habitué à cette mise en scène hors temps et hors sol ; mais hors tout court, cela devient trop ténu pour qu’on puisse suivre un fil dont on a l’impression qu’il pourrait être celui commun à tous les humanismes.
Pierre FRANÇOIS
« Je suis Voltaire », de Laurence Février. Avec Elena Canosa, Laurence Février, Véronique Gallet, Henri Gruvman, Moussa Kobzili, Catherine Le Hénan. Mise en scène : Laurence Février. Du mardi au vendredi à 20 h 30, samedi à 16 heures et 20 h 30, dimanche à 16 heures jusqu’au 9 avril au Théâtre de l’épée de bois, Cartoucherie, route du champ de manœuvre, 75012 Paris, métro Château de Vincennes + navette gratuite ou bus 112, tél. 01 48 08 39 74, www.epeedebois.com

Photo : Pierre Francois

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