Le cas Femme
« Psy2cause(s) » tient les promesses du premier opus, une pièce dont on se souvient dix ans après, c'est dire ! Le principe est le même : mettre en scène une psy et ses patientes, avec de temps en temps des coups de téléphone à sa mère, son fils, son homme et sa fille. Il y a dis ans, on avait droit aux angoisses et interrogations de la femme dans la quarantaine, maintenant c'est l'heure de la ménopause et d'un ego qui refuse de se racornir au rythme de sa peau. On est à l'âge où hommes comme femmes éprouvent un besoin pressant de « niquer la mort ».
Josiane Pinson fait ce qu'elle veut de son corps et de sa voix, elle est capable d'inspirer un sentiment nouveau – et nuancé – à chaque seconde, c'est d'autant plus époustouflant que le seul décor est constitué par un grand fauteuil inclinable. Elle a pour seul complice le régisseur lumières dont le travail lui permet d’enchaîner les situations de façon nette et fluide à la fois.
En tant qu'auteur, elle manie l'autodérision et l'humour noir avec un art consommé, on se délecte de ses trouvailles qui étonnent toujours. Et même quand on devine un peu à l'avance où elle va nous emmener, on se dit « non, elle ne va pas oser », mais si, et en nous ravissant autant qu'elle nous surprend. C'est drôle et intelligent à la fois ; ce qui est rare. C'est également si bien documenté que la représentation du 9 mars sera suivie d'un débat avec un parterre de psy.
Pierre FRANCOIS
« Psy2cause(e) », de et avec Josiane Pinson mise en scène par Gil Galliot. Du mardi au samedi à 21 heures, dimanche à 15 heures jusqu'au 20 mars au Studio Hébertot, 78 bis, bld des Batignolles ; 75017 Paris, tél. : 01 42 93 13 04, http://www.studiohebertot.com/. La séance du 9 mars sera suivie d'un débat avec des psy.
Photo : Pierre François.