« Dom Sganarelle », de Jean-Philippe Ancelle au Théâtre du Ranelagh, à Paris.

Étonnamment vrai.
« Dom Sganarelle » tient à la fois de la mise en scène de la vie quotidienne des comédiens et du résumé de pièce. En l’occurrence « Dom Juan ». Qui devient ici « Dom Sganarelle » dans la mesure où nous assistons à une réflexion des camarades de scène sur la pièce comme sur leur aptitude à interpréter de façon crédible ou non ces deux personnages. L’obstacle principal étant constitué par leur âge. Peut-on encore interpréter ces personnages pour la simple raison que ces rôles ont été un des meilleurs souvenirs de leurs débuts de carrière ? Tel est le thème qui court tout au long de la pièce, présentée ici selon le schéma de la tranche de vie. L’intelligence de la pièce tient dans la grande crédibilité des personnages : des comédiens jouant des extraits tout en évaluant eux-mêmes la crédibilité de leur interprétation. Nulle ambiguïté : on croit vraiment être une petite souris assistant à une répétition. Qui mêle considérations professionnelles comme de vie privée. La seule condition pour goûter complètement la saveur de cette pièce est de ne pas y chercher une intrigue, il suffit de se laisser porter, d’accompagner la réflexion des comédiens, d’entrer avec eux dans la question de savoir ce qu’est la séduction au masculin. Et d’être aussi surpris qu’eux par la chute.
Pierre FRANÇOIS
« Dom Sganarelle », de Jean-Philippe Ancelle. Avec et mis en scène par Jean-Philippe Ancelle et Michel Pilorgé. Avec aussi la voix de Bernard Le Coq. Du mercredi au samedi à 19 heures, dimanche à 15 heures, jusqu’au 8 avril au Théâtre du Ranelagh, 5, rue des vignes, 75016 Paris, tél. 01 42 88 64 44, www.theatre-ranelagh.com.

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