Musique : « Prévert, Kosma et moi », à l’Aktéon théâtre, à Paris


Frais, par Difouaine.
L’Aktéon théâtre s’est fait une spécialité de donner des spectacles de qualité pour enfants, notamment. Les enfants de ce soir ont au moins 40 ans. Ils sont venus, souvent en couple, nostalgiques des textes simples et frais de Prévert entendus dans leur propre enfance : ils y retrouvent l’école avec son lot de cancres, d’additions fantaisistes, ou un bestiaire qui mêle baleine pourchassée, oiseaux en cage et escargots endeuillés.
Béatrice Fontaine, dont je connaissais le beau travail avec les enfants de la filière-voix du conservatoire de Vincennes (Une hirondelle à Paris), interprète ce spectacle dont elle signe les interludes. La scène est une classe traditionnelle avec chaise et table d’enfant, cartable, tableau noir et craie d’usage, presque une image d’Épinal. En sa compagnie, l'accordéoniste Alexandre Leitoa, joue les gentils élèves en l’absence du maître. La chanteuse, ingénue, redevient presque l’écolière d’antan.
J’ai mis du temps à entrer dans le spectacle, sans doute parce que le souvenir de l’interprétation impeccable de Montand me rend exigeante et du coup un peu injuste. La deuxième partie du spectacle est interactive et m’a plu davantage. Il y pleut des avions, un peu trop peut-être. Chacun renferme une citation souvent drôle de Prévert (aphorisme ou extrait de film) lue par le public. Sur la fin, tout le monde est invité à chanter Les Feuilles mortes, texte émouvant et fédérateur s’il en est.
Petits bémols, j’ai regretté que l’accordéon couvre parfois la voix de Béatrice Fontaine, un peu fluette malgré le micro. L’harmonisation pour accordéon seul ne rend sans doute pas assez hommage à la richesse de la musique de Kosma. Par ailleurs, le micro filaire avec trépied gêne les déplacements de la chanteuse sur la petite scène.
Malgré cela, je reconnais bien volontiers l’extrême sympathie qui se dégage du couple, cela n’aurait pas déplu au poète parolier si chaleureux. J’ai plutôt passé un bon moment. Ce spectacle est tendre et mérite d’être vu par les petits (malgré l’heure tardive) et les grands qui n’ont pas encore perdu leur âme d’enfant.
Difouaine
« Prévert, Kosma et moi ». Poèmes et chansons : Jacques Prévert. Musique : Joseph Kosma. Textes additionnels et chant : Béatrice Fontaine. Arrangements et accordéon : Alexandre Leitao, en alternance avec Pierre Polvèche. Mise en scène : Stéphanie Quint. Jusqu’au 28 mai, les mercredi et jeudi à 21 h 30 à l'Aktéon Théâtre, 11, rue du général Blaise 75011 Paris. Réservations : 01.43.38.74.62. www.akteon.fr

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