Labyrinthe créatif.
Le seul reproche que l’on puisse faire à « l’improbable histoire des Passantes » est… l’utilisation du mot « improbable », qui fleure bon l’expression à la mode et à la signification plus ou moins évanescente.
Car, tout le reste – texte, jeu, mise en scène, musique, éclairage – est parfaitement maîtrisé, millimétré même.
Le propos est d’une grande pertinence concernant les hasards, rebondissements, occasions ratées ou rencontres magiques qui, mis bout à bout, finissent par faciliter l’accouchement d’une œuvre dont tout le monde se souvient. Car ce qui est dit de cette chanson, la seule dont le texte ne soit pas de Brassens, pourrait l’être de bien des œuvres.
Pour le jeu, qu’on en juge : le comédien planté, enraciné au sol, effectuant quelques mouvements du buste et d’autres, plus nombreux, des bras, captive son public malgré le peu de déplacements qu’il effectue. On le sent ému lui-même – et on ne parle pas ici seulement du mentir-vrai – par son propos. Cette pièce est habitée par une authenticité rare. C’est ce qui en rend la méditation plus riche encore. Elle ne se joue – pour le moment, espérons – que pour quelques dates au théâtre de l’Archipel, mais c’est un détour à faire.
Pierre FRANÇOIS
« L’improbable histoire des Passantes, ou le poème de la page 17 », de Gerald Duchemin et Hervé Masquelier. Avec Hervé Masquelier et, au clavier, Igor Bolender. Mise en scène : Faizal Zeghoudi. Lumières : Jacques Rouveyrollis.
Les 15, 16, 22 et 23 décembre à 20 heures à L’Archipel, 17, bd de Strasbourg, 75010 Paris, tél. 06 40 81 13 75. https://larchipel.net/spectacle/limprobable-histoire-des-passantes/ Métro Strasbourg-Saint-Denis, sortie 7 (pass. du Prado).
Photo : Pierre François.