Sculptures souples mobiles.
Même (très) en retard, on ne peut pas ne pas parler de « La Horde dans les pavés » et de leur spectacle « Impact d’une course », vu à Aurillac (dans sa version vitaminée « Stadium ») et qu’on a pu retrouver à Bordeaux ou en région parisienne. La scène ? Des murs d’immeuble, pour s’y suspendre ou les gravir. La salle ? Un carrefour ou une place bordée de constructions, le public étant invité au nomadisme. Le spectacle ? Inattendu, toujours. Et toujours à entretenir le frisson, à cultiver la question de savoir si les cheveux vont tenir ou comment la dernière personne du groupe fera pour rejoindre les autres deux étages plus haut. Pendant que les uns terminent une acrobatie, captant les regards, d’autres en commencent une autre ailleurs, et c’est à qui les aura repérés en premier. Le texte ? Il n’y en a pas, ou plutôt, c’est la glorification muette – un peu de musique néanmoins, parfois – du corps et de ses capacités.
Le public entre-t-il complètement dans l’émerveillement face à nos possibilités physiques ou une partie de lui attend-elle l’accident ? Allez savoir, mais ce qui est sûr, c’est qu’une grande proportion des spectateurs eux-mêmes pratique la mise en valeur du corps, à travers tatouages, piercings ou tenues légères. Il y a là une cohérence – pour ne pas dire une communion – évidente entre la scène et la salle. Si profonde que l’on se souvient encore des émotions ressenties en les voyant à Aurillac trois mois plus tard.
Pierre FRANÇOIS
« Impact d’une course [Aurillac] x Stadium », création de et avec : Cédric Blaser, Benjamin Bécasse-Pannier, Constant Dourville, Lili Parson, Clara Prezzavento, Maxime Steffan, Léon Volet, Mélissa Roguier et Luana Volet. Regard extérieur : Valentina Santori. Costumes : Romane Cassard. Regards complices : Jonas Parson et Luana Volet. Musique originale : Cédric Blaser et Benjamin Bécasse-Pannier.
Photo : Pierre François, d’autres sur @pierrefrancoisphoto.