Théâtre : « Nagasaki ». Au 100, rue de Charenton, à Paris.

Mystère et solitudes.
« Nagasaki » est une pièce pleine de mystère et de délicatesse. En cela, elle rejoint la culture asiatique, faite de silences et qui invite chacun à porter un masque de politesse lisse. Cette double dimension s’exprime à la fois à travers l’intrigue – car il y en a une, bien réelle – et la façon dont elle est traitée. Parfois, un jeu d’ombres chinoises amplifie l’importance du texte et de l’intonation par rapport au jeu (ce serait de l’exhibitionnisme que de montrer visuellement des sentiments, dans cette culture). En filigrane, mais jamais réellement évoqué, le thème de la solitude s’impose. Les deux êtres qui se rencontrent ici sans s’être cherchés pratiquent néanmoins chacun une ouverture vers l’autre. Sera-t-elle saisie ? La lenteur du rythme, parfaitement maîtrisée, infuse le mystère et entretient le suspense.
Pierre FRANÇOIS
« Nagasaki », d’Eric Faye. Adaptation et mise en scène : Olivier Cruveiller. Collaborateur artistique et co-mise en scène : Barthélémy Fortier. Avec Nina Cruveiller, Natalie Akoun, Olivier Cruveiller. Musique (violon, bandonéon) : Laurent Valéro. Au 100, rue de Charenton 75012 Paris, du jeudi au samedi à 20 heures jusqu’au 8 avril. Réservations : 01 46 28 80 94, www.100ecs.fr
Photo : Pierre François, d’autres sur https://www.instagram.com/p/CqL5NyUo0-C/

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